Agriculture: développer l'exploitation de la figue de barbarie

Publié par Dk News le 01-05-2019, 15h31 | 36

L'intérêt de développer l'exploitation de la figue de barbarie et de la valorisation des produits issus de ce fruit en Algérie ont été relevés mardi à Alger par des experts nationaux et internationaux du secteur agricole.

A l'occasion de l'atelier de lancement du projet d'élaboration d’une stratégie de développement de la filière du figuier de barbarie (Opuntia ficus-indica) en Algérie, organisé par l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) en collaboration avec l'Institut national de la recherche agronomique d'Algérie (INRAA), le directeur de l'institut, Salah Chouaki, a estimé nécessaire, dans cette optique, d'accompagner les professionnels versés dans cette filière pour développer ces déférentes activités.

Ceci, a-t-il poursuivi, ne se concrétise qu'à travers l'établissement d'un diagnostic de la situation de la filière, l'intégration de nouvelles techniques pour hisser la production et l'exploitation des nombreux bénéfices de cette plante et de ses fruits.

Pour la relance de la culture du figuier de barbarie et le développement de l’activité de transformation

Parmi ces bénéfices, M. Chouaki énumère, outre la commercialisation du fruit, l'exploitation des raquettes de la plante au profit de l'alimentation du bétail ainsi que l'extraction de l'huile végétale à partir des graines de ce fruit pour des fins culinaires, médicinales et cosmétiques.

 

De plus, l'adaptabilité de cette plante caractéristique de l'ouest de la Méditerranée, permet d'en planter sur des terres arides inexploitables.

"Cela permet de contribuer à la fixation du sol, à lutter contre la désertification et à créer un milieu propice à la biodiversité animale et végétale", souligne le directeur de l'INRAA, indiquant que l'Algérie compte près de 100.000 hectares de figuiers de barbarie.

Selon les professionnels présents à cet atelier, des difficultés sont à ôter pour développer les différents aspects de l'exploitation de cette plante à travers l'implication de l'ensemble des acteurs de la filière.

Parmi ces difficultés, ils notent la nécessité d'améliorer, en collaboration avec le milieu scientifique, la qualité de l'huile de figue de barbarie extraite et la maitrise de l'ensemble de la chaine de valeur pour permettre l'exportation de ce produit issu de la transformation des graines de ce fruit.

"L'huile de figue de barbarie peut être commercialiser à 1000 dollars le litre", s'enthousiasme un professionnel venu de la wilaya de Souk Ahras, expliquant que pour obtenir un litre de cette huile, cela nécessite quatre (4) tonnes de figues de barbarie sachant qu'en moyenne, un hectare fournit 125 tonnes de ce fruit.

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Parmi les wilayas qui comptent le plus de superficie en terme de figuiers de barbarie, figurent Bordj Bou Arreridj, M'Sila et Médéa, Tizi Ouzou, Souk Ahras et Batna notamment, a fait savoir le responsable au sein du haut commissariat au développement de la steppe (HCDS).

Selon lui, malgré l'importante capacité d'adaptation de cette plante à son sol et aux conditions climatiques variables, les jeunes plantes connaissent une période critique, au cours des deux premières années, déterminante pour la réussite de la plantation.

D'autre part, le représentant du HCDS relève la difficulté de la récolte manuelle par une main d'œuvre familiale.

"De plus, le circuit de commercialisation des produits de la figue de barbarie au niveau national demeure très en deçà des productions surtout concernant l'aspect organisationnel", a-t-il estimé, appelant également à soutenir les organisations professionnelles de la filière qui demeurent "faiblement organisées".

Présent à cet atelier, le représentant de la FAO en Algérie, Nabil Assaf a estimé que le figuier de barbarie représente une source d'aliment pour le bétail et une source d’eau dans un contexte d’adaptation aux changements climatiques.

Il a plaidé pour le développement d'une réflexion entre les partenaires du projet et les acteurs professionnels et associatifs afin de parvenir à une stratégie efficace pour la valorisation de la figue de barbarie