Palestine: «Pas en mon nom !», un documentaire sur les juifs critiques envers Israël

Publié par Dk News le 03-05-2019, 16h23 | 5

«Pas en mon nom !», un documentaire sur les juifs  français qui sont critiques envers Israël, est en phase de montage, a-t-on  appris vendredi du réalisateur Daniel Kupferstein.

Le film, dont les chaînes françaises de télévision ont refusé le projet, a  fait l'objet d'un financement participatif grâce à l’association des  réalisateurs Coopaddoc, a précisé l'auteur du documentaire de «Les balles  du 14 juillet 1953» (2014, 85 mn), dans lequel il relate un drame terrible  qui s’est déroulé en plein Paris où la police a chargé un cortège de  manifestants algériens faisant sept morts (6 Algériens et un Français) et  plus de quarante blessés par balles. Les Algériens ayant participé à cette manifestation du 14 juillet 1953  réclamaient l'indépendance de l'Algérie, rappelle-t-on. «Le film est actuellement en fin de montage. D’ici peu, nous allons faire  le mixage et l’étalonnage. On pense faire une avant-première à la rentrée  de septembre», a expliqué à l'APS Daniel Kupferstein qui refuse de soutenir  de «manière inconditionnelle» la politique de Tel-Aviv.

Pour le réalisateur, très souvent, lorsque les conflits violents  reprennent au Proche-Orient, les juifs de France sont appelés à soutenir  «inconditionnellement» Israël. Pourtant, a-t-il dit, un certain nombre  d’entre eux refusent de s’enfermer dans ce schéma, parce qu'ils restent  attachés à une paix dans cette région du monde.  Dans son documentaire, comme le montre un teaser de 3,51 mn  (https://vimeo.com/317131657), Daniel Kupferstein est allé à la rencontre  d'une douzaine de personnes d’origine juive, de tous âges et de toutes  provenances géographiques (Algérie, Egypte, Turquie, Allemagne, Pologne...)  qui affirment toutes non seulement leur opposition à la politique  israélienne vis-à-vis des Palestiniens, mais dénonçant aussi les amalgames  et glissements antisémites qui se cachent autour de ce conflit en rendant  tous les juifs co-responsables de la politique israélienne. Il veut montrer avec force que ce point de vue ne se fait pas suffisamment  entendre en France et notamment dans les médias, alors qu'il pense  qu'engager ce débat en France est «nécessaire» pour éviter que «les  répercussions de ce conflit et les haines ne nous entraînent sur un terrain  ethnique et religieux lourd de conséquences pour l’avenir».

Pour lui, on peut être juif et ne pas soutenir la politique d’Israël  concernant le sort réservé aux Palestiniens, militant pour une paix «juste»  entre Palestiniens et Israéliens.