
Le ministère russe des Affaires étrangères a accusé, samedi, Washington d'avoir utilisé le mouvement séparatiste kurde en Syrie pour réaliser ses projets de présence à long terme dans le pays, soutenant que ceci sape ainsi les acquis du processus d'Astana portant sur le règlement de la crise syrienne, ont rapporté des médias locaux.
Les dirigeants kurdes, soutenus par des pays occidentaux, ont tenté d'organiser un «congrès» vendredi à Ain Issa au nord syrien devant réunir toutes les tribus et mouvements politiques syriens.
Toutefois, après avoir échoué à obtenir une large représentation, les organisateurs ont été contraints de déclasser le statut de «congrès» à celui de «conférence», a réagi la diplomatie russe dans un communiqué cité par l'agence russe Tass.
A ce propos, la diplomatie russe a souligné que «les Etats-Unis et leurs alliés ont toujours été résolus à régler la crise syrienne uniquement dans le but d'assurer sa présence à long terme dans ce pays» et tentent à créer «un quasi-Etat sur la rive est de l'Euphrate», a poursuivi la même source. «Cet événement, qui vise évidemment à scinder le pays, viole de manière flagrante les principes déclarés des Nations unies de préservation de l'intégrité territoriale et de la souveraineté de la République arabe syrienne, y compris ceux énoncés dans la résolution 2254 du Conseil de sécurité», a rappelé le communiqué du ministère russe. «Cette action (organisation de la conférence) déclenchera une nouvelle spirale de tension et détruit cette construction fragile, qui permet de parvenir à un accord dans un Etat syrien multinational. Elle vise clairement à saper les efforts de la communauté internationale, de l'ONU et des Etats garants (Russie, Iran, Turquie) du format Astana sur le règlement de la crise syrienne le plus rapidement possible «, a dénoncé, en outre, la diplomatie russe. La plupart des chefs de tribu)s notamment arabes de l’Euphrate oriental se sont opposés à l’idée de la tenue de ce congrès, a fait savoir la même source, faisant état à l'occasion «d'importante sommes d'argent allouées par Washington pour corrompre des délégués».
«Les organisateurs ont recruté des participants dans les camps de réfugiés, y compris le camp d'Al Hol où les détenus affamés étaient prêts à tout faire pour sauver leur vie», a précisé le document du ministère russe, ajoutant que Washington a également eu recours au «chantage et à la force» pour faire venir des délégués.
Notons que le ministère syrien des Affaires étrangères a dénoncé, samedi, la tenue de la dite «conférence « la qualifiant de «trahison».
Dans une déclaration à l'agence Sana, une source du ministère des Affaires étrangères et des Expatriés a condamné «la soi-disant conférence des tribus syriennes tenue dans la ville syrienne Ain Issa, région sous contrôlée de milices armées et des forces occidentales», soutenant que cette «rencontre de trahison» a été mise en «échec grâce au boycott de la majorité des tribus arabes authentiques».