Les préparatifs pour le mois sacré du Ramadhan se manifestent à Ouargla, comme à l’accoutumée, d’intenses mouvements à travers les marchés et échoppes d’épices pour les approvisionnements nécessaires.
Au vieux Souk d’El-Ksar de Ouargla, comme à d’autres points de vente ouverts pour la circonstance, étalages et échoppes d’herboristes, l’on relève à l’avènement du Ramadhan un engouement des femmes, notamment sur les divers commerces d’ustensiles et d’alimentation générale, pour se procurer les produits nécessaires et les épices assaisonnant les plats ramadhanesques, tels que les graines de fenouil, le coriandre, le carvi et le piment noir, à des prix proportionnels à leur qualité.
Mme. Zahia, femme au foyer, a indiqué que ses préparatifs, faisant partie des us et traditions anciennes encore préservées, consistent en le choix des produits de qualité, notamment les épices, ainsi que des boutiques spécialisées pour éviter tout article suspect, tels que ceux emballés des petits sachets en plastique. Dans le même sens, Oum-Mahmoud et Rokiya indiquent que leurs préparatifs pour cet évènement religieux commence par l’acquisition d’ingrédients de cuisine nécessaire, avant leur préparation, usant de moyens domestiques, parfois ancien, dont le mortier à piller, pour avoir un produit de qualité «fait-maison», destiné spécifiquement au potage, connus pour certains sous l’appellation d’El-H’sa ou chorba et pour d’autres d’El-Hrira.
El-Klila, le plat indétrônable
des jeuneurs Ouarglis
L’authenticité durant le mois sacré, encore préservée par la population locale, se manifeste également à travers la réhabilitation occasionnelle d’un plat basé essentiellement sur le lait et autres produits dérivés, connu sous le nom d’El-Klila, très prisé durant le mois de Ramadhan. Préparé à base de chèvre, caillé et séché selon une méthode traditionnelle, apanage des vieilles notamment, ce genre de fromage local est mélangé, selon les explications de Hadja Fatma, octogénaire, avec la variété de dattes «Ghers», du beurre et de la semoule grillée, avant d’être conçue en boulettes pour être servies aussi bien aux membres de la famille qu’aux voisins, dans le cadre des échanges culinaires et de dégustation.
Enumérant les bienfaits de ce plat, ce mets offre une indéniable source d’énergie pour le corps, qui permet au jeuneur, outre le renforcement de son immunité, de supporter la soif et la faim, pour de longues heures.
Entre-autres images du bon accueil du mois du Ramadhan, l’engouement des femmes aux foyers se porte sur la rénovation de leurs ustensiles.
Elles font le tour des locaux et des tables des marchés Souk Lehdjar et Souk Bel-Abbes, à la recherche de nouvelles vaisselles, confie Mme. Halima. L’embellissement et le changement de décor des foyers font partie également des préparatifs du Ramadhan que les femmes renouvellent, pour la circonstance, avec cette tradition de réunir toutes les conditions nécessaires à un évènement socioreligieux tant attendu.
Le Ramadhan est également rehaussé par le renouvellement, bien qu’ancrée tout au long de l’année, d’actions d’entraide et de solidarité avec les familles démunies, en leur accordant l’aide voulue en ce mois à travers des remises de colis de denrées alimentaires, d’aides de solidarité et d’effets vestimentaires en prévision de la fête de l’Aïd El-Fitr sourrounant le mois du jeûne.
Parmi ces actions, la remise par les associations, dont celle de «Zemzem», plus de 2.000 colis de produits alimentaires de première nécessité et des lots de vêtements à un millier d’orphelins, en plus de l’ouverture, durant ce mois de Ramadhan, de restaurants «Rahma» pour la rupture de jeûne, à la satisfaction des personnes défavorisées et des passagers.