Afrique du Sud: Election mercredi des députés et représentants provinciaux

Publié par Dk News le 07-05-2019, 16h23 | 4

Quelques 27 millions d'électeurs sud-africains éliront mercredi leurs députés au Parlement et leurs représentants dans les neuf assemblées provinciales lors d'élections générales qui verront par la suite l'élection du chef de l'Etat, les sixièmes depuis l'avènement de la démocratie dans le pays en 1994, coïncident avec les 25 ans de la fin du régime de l'apartheid.

Les nouvelles assemblées éliront le chef de l'Etat lors de leur première session, provisoirement fixée au 22 mai pour un mandat de cinq ans et les premiers ministres des neuf provinces du pays.

Plus de 40 partis politiques sont en compétition pour ces élections, dont le parti du Congrès national africain (ANC, au pouvoir), qui malgré les deux mandats de son ex-président Jacob Zuma marqués par des scandales de corruption, reste en bonne position pour conserver sa majorité au Parlement.

Parmi les candidats figurent ceux du principal parti d’opposition, l’Alliance démocratique (DA, libéral), et du mouvement des Combattants pour la liberté économique (EFF, gauche radicale). L'assemblée nationale, chambre basse du parlement, compte 400 membres. Elle est actuellement dominée par l'ANC avec 249 députés. Les électeurs votent pour des partis, non pour un candidat. Les partis peuvent soumettre la moitié de leurs candidats sur une liste nationale et l'autre moitié sur des listes provinciales, ce qui est le cas de l'ANC au pouvoir depuis 1994.

Les députés élus sont ceux figurant sur chacune des listes dans leur ordre d'apparition, en fonction du résultat de leur parti.

Concernant les élections provinciales, les Sud-Africains doivent aussi élire les membres des assemblées provinciales, au nombre de neuf (Cap oriental, Cap occidental, Cap du Nord, Etat libre, Gauteng, KwaZulu-Natal, Limpopo, Mpumalanga, Nord-Ouest).

Entre 21 et 36 partis, selon les provinces, sont en lice mercredi. Ces assemblées comprennent entre 30 et 80 membres, en fonction du corps électoral de chaque province.

Le rôle de ces assemblées est d'adopter des lois locales.

Quatre membres de chaque assemblée sont nommés pour siéger temporairement à la chambre haute du Parlement, le Conseil national des provinces. Les bureaux de vote seront ouverts mercredi de 7 heures à 21 heures.

Les premiers résultats sont attendus jeudi.

Redressement économique , corruption.. enjeux majeurs pour l’ANC

La campagne électorale qui a débuté le 5 février a été axée essentiellement sur des thèmes économiques.

Le Congrès national africain (ANC) du président Cyril Ramaphosa, qui a succédé en décembre 2017 à Jacob Zuma, a mis l'accent sur le redressement économique du pays, faisant des promesses de combattre la corruption au sein de son parti et dans le pays, et veiller à la redistribution des terres agricoles.

C'est une question qui ne cesse d’alimenter le débat en Afrique du Sud.

Un quart de siècle après la victoire du leader historique sud-africain Nelson Mandela lors des premières élections multiraciales du pays, la redistribution des terres agricoles au profit de la population noire, censée réparer les préjudices causés pendant l’Apartheid, continue de peser sur le débat politique.

« Oui, l’Etat a été corrompu, et avant ça l’ANC a été corrompu», a déclaré M. Ramaphosa , lors de sa campagne électorale à Pretoria.

«Mais l’ANC est l’un des seuls partis à reconnaître ses erreurs, et c’est ça qui va nous aider avec notre projet de renouvellement», t-il ajouté.

L'Afrique du Sud, plus industrialisé d’Afrique, est dans une situation économique difficile, le chômage des jeunes y dépasse 50% , la croissance est faible, et les inégalités raciales toujours importantes malgré la fin de l'apartheid.

Un sondage publié lundi par l’Ipsos (sur un échantillon de 3 600 électeurs) place l’ANC à 61 % des suffrages et la l’Alliance démocratique (DA, libéral) de l'opposition à 19 %, si la participation s’élève à 71 % des électeurs inscrits.

Une contre-performance par rapport aux 22,2 % recueillis en 2014 et, surtout, aux 26,8 % des municipales de 2016, lorsque le parti a raflé quatre métropoles sud-africaines.

Un autre sondage, publié mardi par l’Institut des relations raciales (sur un échantillon de 2 400 électeurs), place l’ANC à 51 % et la DA à 24 % en cas de participation à 71,9 %.