Afghanistan: Fin d'un nouveau cycle de négociations entre Etats-Unis et talibans

Publié par Dk News le 10-05-2019, 15h46 | 3

Le dernier cycle de pourparlers entre les Etats-Unis et les talibans pour mettre fin au conflit en Afghanistan s'est achevé jeudi au Qatar sur de nouveaux «progrès» mais sans réelle percée, les Américains commençant à manifester leur impatience face à la lenteur des négociations.

Les tractations s'étaient poursuivies malgré une attaque meurtrière des talibans mercredi à Kaboul contre une ONG financée par les Etats-Unis.

L'émissaire américain pour les pourparlers de paix en Afghanistan, Zalmay Khalilzad, a salué sur Twitter des «progrès réguliers mais lents sur des parties du cadre pour mettre fin à la guerre afghane». «Nous nous attaquons aux choses sérieuses, le diable est toujours dans les détails», a-t-il souligné. «Toutefois, le rythme actuel des négociations n'est pas suffisant», «nous avons besoin de faire davantage de progrès, et plus rapidement», a-t-il plaidé.

Suhail Shaheen, le porte-parole politique des talibans à Doha, avait auparavant tweeté que «quelques progrès» avaient été réalisés au cours de ce sixième cycle de pourparlers et que les deux parties s'étaient engagées à poursuivre les négociations. «Ce cycle a généralement été positif et constructif. Les deux parties se sont écoutées l'une l'autre avec soin et patience», a-t-il affirmé, jugeant les discussions «positives et constructives». Ces discussions ont semblé buter sur la question centrale du calendrier du retrait des forces américaines.

Avant d'annoncer un tel calendrier, les Etats-Unis veulent que les talibans offrent des garanties de sécurité en matière de lutte contre le terrorisme, s'accordent sur un cessez-le-feu et l'ouverture d'un dialogue interafghan.

«Notre proposition pour que toutes les parties réduisent la violence reste aussi sur la table», a assuré l'émissaire américain.

Les insurgés répètent quant à eux à l'envi qu'ils ne souhaitent pas aller de l'avant tant que les Etats-Unis n'auront pas annoncé officiellement ce calendrier de retrait.

Les talibans ont également rejeté l'appel au cessez-le-feu pour le premier jour du ramadhan lancé par le président Ashraf Ghani, dont le gouvernement est tenu à l'écart de ces discussions bilatérales.

Ils ont au contraire revendiqué dimanche une attaque contre un poste de police dans une province du nord de l'Afghanistan, qui a provoqué la mort d'au moins 13 policiers et fait 55 blessés, dont de nombreux civils.

Et mercredi, ils ont revendiqué l'attaque contre l'ONG américaine Counterpart international dans laquelle neuf personnes ont péri, dont trois membres de l'ONG Care international dont les locaux jouxtent ceux de Counterpart.

«Cette violente attaque est un assaut insensé contre les nobles valeurs portées par des organisations comme Counterpart» qui «dirige des programmes pour encourager le dialogue pour la paix, favoriser la participation de la jeunesse et améliorer les opportunités pour les femmes», a déclaré vendredi le secrétaire d'État américain Mike Pompeo dans un communiqué.