Situation au Soudan: Vers une sortie de crise malgré des actes de violences

Publié par Dk News le 14-05-2019, 16h26 | 16

Les signes de sorties de la crise politique au  Soudan étaient mardi plus tangibles que jamais suite à l'accord conclu la  veille entre le Conseil militaire de transition au Soudan et les  représentants de l'Alliance civile pour la liberté et le changement (ALC)  Toutefois, les efforts politiques et les pourparlers entre les deux  parties ont été entachés par   des violences ayant fait un mort parmi les militaires, un officier, et six  victimes du côté des manifestants, dans u sit-in devant le quartier général  de l'armée soudanaise à Khartoum (QG) Un acte qualifié par les militaires, de tentatives de «sabotage» visant à  faire échouer le processus de règlement politique pour laisser le pays dans  l'impasse.

Un porte-parole des protestataires, Taha Osman, a fait savoir qu'au cours  de la réunion, les Conseil militaire et les représentants des forces de  changement, la contestation populaire, sont parvenus à un accord sur «la  structure des organes (de transition) et leurs prérogatives».

Il s'agira selon le porte-parole, d'un nouveau «Conseil souverain» appelé  à remplacer le Conseil militaire, un cabinet et une assemblée législative. Les discussions se poursuivront ce mardi autour de sur la durée de la  période de transition et la composition du (nouveau) conseil, et des deux  autres organes», a-t-il ajouté.

De son côté, le porte-parole du Conseil militaire, le général Chamsedddine  Kabbachi, qui a confirmé les termes de l'accord «sur la formation des  entités de la transition aux niveaux souverain, exécutif et législatif», a  indiqué que les discussions du mardi, vont porter sur «les pourcentages de  représentation (au sein de ces organes) et de la durée de la transition».

  La coordination des protestataires, l'ALC pour rappel, voulait que ce  Conseil soit dominé par les civils et d'une période de quatre (4) ans,  insistant sur la fondation d'un système «exclusivement parlementaire», et  proposant la création d'un conseil législatif représenté par tous les  mouvements de contestation soudanaise.

L'armée quant à elle, cherchait à ce que ce Conseil comprenne une majorité  de militaires et une période de transition de deux ans.

Les divergences concernaient également la nature du régime présidentiel ou  parlementaire, ainsi que la référence à la Chariaa (loi islamique) comme  source de la législation. Par ailleurs, le procureur général soudanais avait annoncé dans un  communiqué relayé par des médias, l'inculpation d'Omar el-Béchir, destitué  au mois d'avril et actuellement emprisonné à Khartoum, au même titre que  d'autres (personnalités), pour «incitation et participation au meurtre de  manifestants», pendant les protestations contre son gouvernement.

L'ancien président soudanais, fait également l'objet de mandats d'arrêt de  la Cour pénale internationale (CPI), pour des accusations de génocide,  crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis dans le cadre du  conflit au Darfour, ouest du Soudan.

Une situation économique et sociale «préoccupante»

Le Soudan est en proie depuis le 19 décembre à un mouvement de  contestation inédit en raison notamment, de la hausse du prix du pain avant  de passer à la contestation politique ayant abouti à la déchéance du  président Hassan Omar el- Béchir.

Depuis le début de ces manifestations, 90 personnes ont été tuées par  les forces de l'ordre selon une association de médecins proche de l'ALC,  tandis que le bilan des autorités fait état de 65 morts.

Le mouvement ne faiblit pas et continue pendant le mois sacré de Ramadhan  à se rassembler et à réclamer une «transition démocratique».

 Dans ce contexte, des manifestants ont procédé dimanche à des actions de  protestation, bloquant la rue du Nil, considérée comme l'une des  principales avenues de la capitale. Ce mouvement, «provoque des désagréments», selon le Conseil militaire,  qui l'a jugé de «totalement inacceptable», estimant que «cela crée le chaos  et rend la vie difficile» pour les citoyens», et que le Soudan «a besoin  d'une stabilité» pour amorcer une relance sur tous les plans. La situation économique et sociale au Soudan, demeure «préoccupante», avec  des besoins croissants en nourriture, en médicament et en carburant.

Le pays est confronté à l'endettement, au déficit budgétaire chronique et  à l'inflation. Il est aussi privé d'accès aux marchés internationaux, et  doit donc recourir aux financements sous forme de dons et de prêts  concessionnels.