Musique Baâziz galvanise le public algérois

Publié par Dk News le 24-05-2019, 17h09 | 16

Le chanteur engagé Baâziz a galvanisé mercredi  soir le public algérois, venu nombreux apprécier dans une ambiance de  grands soirs, un florilège de chansons de son ancien répertoire qui met à  nu les travers de la société. 

Accueilli au Théâtre national Mahieddine-Bachtarzi (Tna), dans le cadre de  son programme d’animation du mois de Ramadhan, Baâziz, accompagné d’un  orchestre de sept musiciens de métier, a enchanté près de 90 mn durant, le  nombreux public qui a occupé la salle de spectacle, ainsi que ses trois  balcons.  Le pas décidé et le sourire large, Baâziz est apparu sur scène sous un  tonnerre d’applaudissements et de youyous, lançant à son public d’un geste  plein, un salut enthousiaste, empreint de plaisir à le retrouver.  Quelques standards dans le genre «Chaâbi» et une dizaine de pièces écrites  par l’artiste avec la plume aiguisée et le verbe tranchant qui lui sont  connus, ont été judicieusement rendues dans le rire et la dérision, une  dynamique interactive que Baâziz, Artiste importun, a instauré dès le  départ, dans un esprit typiquement «Music Hall».

Avec sa voix rauque et son vibrato en embuscade, le chanteur de «Malgré  tout bladi nebghik», a séduit ses fans, de «tous âges» qui lui sont  «toujours restés fidèles», explique une dame présente au concert, avec sa  fille et son époux. Parmi les premières chansons entonnées par Baâziz et reprises en ch£urs  par le public, «Win kountou ki kounna» (Où est ce que vous étiez, lorsque  nous y étions), un des nouveaux titres de son prochain album, à l’intitulé  éponyme et dont la sortie est prévue, selon l’artiste, dans deux mois.  «El Bandiya», «Enfant d’Algérie», «Hélène», «The Best», «Mahbolo»,  «Nechrilek el Maruti», «Bladi ya bladi», «Lejbel ma bine lejbel», «Je m’en  fous», «Ma tebkich ya benti» et «Algérie mon amour», figurent parmi les  pièces rendues par l’artiste sous un jeu de lumière multicolore concluant,  impliquant son public, qui a brandi l’emblème national, avec autant  d’énergie et de fougue.  «Toutes ces chansons écrites il y a trente ans, sont encore d’actualité»,  lancera Baâziz avec un ton ironique, devant un public qui s’est  complètement relâché, cédant au déhanchement.  Les musiciens, ont fait montre de toute l’étendue de leurs talents  respectifs, à l’instar de Sid Ali Kriou au clavier, Merouène Mesteghanemi à  la guitare, Mustapha Menacer à la derbouka et Abdelkrim Benaziz au tar  (tambourin) qui a interprété un istikhbar pour introduire, «Kifach Hilti»,  célèbre pièce du patrimoine châabi que Hania Bekhti, nièce et invitée de  Baâziz, interprètera avec une voix suave et cristalline et qu’elle  enchaînera à «Idh kounta âchiq». Heureux de retrouver son public, Baâziz a déclaré, «s’exprimer avec la  même force mais de façon différente», après avoir rompu l’année dernière,  avec 15 années d’absence où il avait «pris du recul», a-t-il déclaré, pour  «s’auto-évaluer et faire un premier bilan» d’une trentaine d’années de  présence sur la scène artistique. Dans l’allégresse et la volupté, l’assistance a savouré tous les instants  de ce spectacle, «authentique», de l’avis d’un spectateur, qui «résume bien  la situation actuelle en Algérie», a-t-il ajouté. Baâziz , Abdelaziz Bakhti de son vrai nom, trublion depuis 1989, année où   il avait fait ses débuts, revient «interroger la société» après avoir sorti  sept albums, «10 ans de Chaâbi Rock'n bled», «Café de l'indépendance»,  «Dorénavant», «Life in Algeria», «Coyotte», «Ybip emmou» et «Le Rebelle».