Musique La richesse du patrimoine musical kabyle présentée à Alger dans une forme symphonique

Publié par Dk News le 26-05-2019, 16h28 | 31

La richesse du patrimoine musical kabyle a été   mise en valeur, samedi soir à Alger dans un concert animé par les voix   étoffées de Fella Assirem et Zoheir Mazari, accompagnés par l'Orchestre   symphonique de l'Opéra d'Alger sous la direction du maestro Amine Kouider,   devant un public nombreux. 

Accueilli à l'Opéra d'Alger Boualem-Bessaïeh, «Musique kabyle   symphonique», intitulé du concert, a permis à l’assistance de revisiter une   dizaine d’£uvres de   grands auteurs et compositeurs kabyles, présentées dans une distribution   polyphonique qui a mis en valeur toute la richesse mélodique et rythmique   que recèle cette   partie importante du patrimoine musical algérien. Amine Kouider et la soixantaine de musiciens de l’orchestre ont d’abord   interprété les pièces, «Dance Bacchanale» de Camille de Saint Saens   (1835-1921),   «Orientale» de César Cui (1835-1918) et «Marche slave» de Piotr Ilitch   Tchaïkovski (1840-1893), avant d’entrer dans le vif du sujet avec «A Sidi   Belwa» de Farid Braïk, au   rythme dansant, rendue en instrumental, sous les applaudissements et les   youyous du public.  Faisant part au public, dans un ton timide, de son «immense plaisir de   chanter sous la direction de Amine Kouider», Fella Assirem, en tenue   traditionnelle et bijoux   berbères, a mis en valeur toute son expérience de chanteuse confirmée,   acquise, au fil des années, à la chorale «Nagham», puis au Ch£ur de l’Opéra   d’Alger.

Entonnant avec une voix suave, à la tessiture large, «Essendou» d’Idir,   «Tirga’w’Fennane» de Cherif Kheddam (1927-2012) et «A yemma   âzizen’ourets’rou» de Farid   Ali (1919-1981), la soprane a enchanté le public, l’embarquant dans une   randonnée onirique à trois stations qui ont marqué trois grandes époques de   la chanson kabyle   d’avant et après guerre.

L’orchestre a ensuite interprété en musique, «Mara dyoughal» de Djamel   Allem (1947-2018) et «Chemin de fer vuyurfan» de Amar Oukil, pour inviter   ensuite, l’élégant   Zoheir Mazari, mandole à la main, qui interprétera d’abord, sous les   applaudissements d’un public qui a fini par céder au relâchement, un   istikhbar qu’il a étalé avec   virtuosité et un doigté de maître.

Promis à une belle carrière, Zoheir Mazari, par ailleurs, chef du Ch£ur   polyphonique de l’Opéra d’Alger, a brillamment rendu, avec la voix présente   et étoffée d’un   ténor chevronné, les pièces, «Amedyaz» d’Idir, «Jahegh bezzaf da meziane»   et «Ay akham» de Akli Yahiaten, ainsi que «Ourets’rou» de Djamel Allem et   «?u? ad qqime?»   de Lounis Ait Menguellet.

Très applaudis par le public, Fella Assirem et Zoheir Mazari, bravant la   difficulté technique de chanter, de l’avis d’un connaisseur, dans «des   tonalités qui, en toute   évidence, n’étaient pas les leurs», ont réussi un rendu qui «mérite d’être   salué», a-t-il ajouté.

En présence du directeur général de l’Opéra d’Alger, l’Artiste Noureddine   Saoudi, le public a, près de 80 mn durant, savouré tous les instants de la   soirée dans   l’allégresse et la volupté, interagissant avec le maestro Amine Kouider qui   le sollicitait pour battre la mesure avec les mains et pousser des youyous.

Dans une ambiance de grands soirs, le concert «Musique kabyle symphonique»   a permis de rappeler la richesse du patrimoine musical kabyle, dont les   mélodies et   les cadences rythmiques se prêtent naturellement à la distribution   polyphonique.

Sous l'égide du ministère de la Culture, le concert «Musique kabyle   symphonique» a été organisé par l’Opéra d’Alger, dans le cadre de son   programme d’animation   des soirées du mois de Ramadhan.