Sénégal: Le dialogue national se met en place, boudé par une partie de l'opposition

Publié par Dk News le 01-06-2019, 16h21 | 14

Le cadre du «dialogue national» au Sénégal a commencé à se mettre en place vendredi avec l'installation de la commission chargée de son volet politique, mais ce forum lancé par le président Macky Sall est boudé par une partie de l'opposition, dont sa figure montante Ousmane Sonko.

Le ministre de l'Intérieur, Aly Ngouye Ndiaye, a installé les responsables de la commission chargée des aspects politiques et électoraux du dialogue, qui comptera également des volets économiques, sociaux et environnementaux, et abordera les questions de paix et de sécurité. Pour restaurer la confiance avec l'opposition, Macky Sall s'est engagé à mettre en oeuvre les «consensus» qui sortiront de cette consultation, dont la durée n'a pas été précisée.

Cette commission sera dirigée par un prédécesseur de M. Ndiaye au ministère de l'Intérieur, le général à la retraite Mamadou Niang, qui sera assisté de deux juristes et d'un responsable de la société civile, selon les médias sénégalais.

Le dialogue national a été lancé mardi par le chef de l'Etat, en présence de certains leaders de l'opposition, de chefs religieux et coutumiers et de représentants de la société civile. Son «pilotage» a été confié à l'ancien ministre Famara Ibrahima Sagna.

Le député Ousmane Sonko, arrivé troisième lors de la présidentielle remportée en février au premier tour par Macky Sall, a qualifié ce dialogue de «mise en scène». «Nous ne sommes pas intéressés.

La parole du président Macky Sall ne vaut pas un kopeck», a-t-il dit mercredi lors d'une conférence de presse. Ce dialogue, promis par Macky Sall lors de sa prestation de serment pour un second mandat le 2 avril, est également boycotté par le parti de l'ex-président Abdoulaye Wade (2000-2012) et par l'ex-Premier ministre Idrissa Seck, deuxième lors de la présidentielle.

En revanche, les deux autres candidats malheureux à la présidentielle, Issa Sall et Madické Niang, vont y participer. Par ailleurs, le mouvement contestataire «Y en a marre», qui avait été en pointe contre un troisième mandat du président Wade en 2012, et un responsable d'une association de consommateurs, l'ancien ministre Massokhna Kâne, ont publiquement regretté vendredi de n'avoir pas été invités à participer aux débats.