Attaques dans la mer d'Oman: L'UE exige une enquête "approfondie"

Publié par Dknews le 18-06-2019, 17h44 | 7

Les Etats membres de l'Union européenne  (UE) ont refusé lundi d'accuser l'Iran d'être responsable des attaques de  pétroliers survenues la semaine dernière dans les eaux du Golfe, exigeant  une "enquête approfondie" sur ces incidents, ont rapporté des médias  locaux.

 "Une telle décision doit être prise avec la plus grande attention. Je  connais l'évaluation faite par les services de renseignement américains et  britanniques, mais nous n'avons pas encore décidé cela en ce qui nous  concerne. Il faut être très prudents et nous recueillons plus  d'informations", a expliqué le chef de la diplomatie allemande, Heiko Maas,  à son arrivée pour une réunion avec ses homologues à Luxembourg. "Il est essentiel d'avoir toutes les preuves avant de tirer des  conclusions", a plaidé, pour sa part, le ministre finlandais Pekka  Haavisto.

Plusieurs ministres européens ont soutenu la position du Secrétaire  général de l'ONU Antonio Guterres qui a appelé à une enquête indépendante.

"La tâche principale des ministres des Affaires étrangères est d'éviter la  guerre", a souligné le chef de la diplomatie du Luxembourg Jean Asselborn,  qui a mis en garde contre " la répétition des faux pas diplomatiques qui  ont conduit à l'invasion de l'Irak en 2003". "Je suis convaincu, comme je l'étais il y a 16 ans, qu'il ne faut pas  commettre l'erreur de croire que l'on peut résoudre un problème au  Moyen-Orient avec des armes ", a-t-il confié, tandis le ministre autrichien  des Affaires étrangères Alexander Schallenberg a averti quant aux  conséquences de ce conflit affirmant qu'"il n'y aura en fait que des  perdants".

 La cheffe de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, a exprimé, de  son côté, sa "préoccupation quant aux risques de dérapage", appelant à  éviter toutes "les provocations" dans la région.

"Un conflit serait  extrêmement dangereux", a-t-elle averti ajoutant que "personne ne pourra en  tirer profit". L'UE tente de sauver l'accord sur le nucléaire iranien, menacé par le  retrait des Etats-Unis et la décision du président américain Donald Trump  d'imposer des sanctions économiques contre la République islamique.

L'adjointe de Federica Mogherini, l'Allemande Helga Schmid, s'est rendue  la semaine dernière dans la région et en Iran pour recueillir des  informations. Selon l'Organisation iranienne de l'énergie atomique, les réserves  d'uranium enrichi de l'Iran dépasseront la limite fixée aux termes de  l'accord international sur le nucléaire iranien de 2015 à partir du 27  juin.

L'Iran avait annoncé le 8 mai dernier sa décision de ne plus respecter  deux de ses engagements : la limitation de ses réserves d'uranium enrichi  (UF6) à 300 kg et de ses réserves d'eau lourde à 130 tonnes, en réaction au  durcissement des sanctions économiques américaines à l'égard de Téhéran.

"Notre évaluation ne se fondera jamais sur des déclarations, mais sur des  faits, sur l'évaluation faite par l'agence internationale de l'énergie  atomique (AIEA)", a expliqué Federica Mogherini, soulignant que "jusqu'à  présent, l'Iran a respecté ses engagements".