Plusieurs milliers de militants anti-charbon, venus de toute l'Europe et soutenus par de jeunes manifestants pour le climat, se sont élancés vendredi pour tenter d'occuper une mine dans l'ouest de l'Allemagne.
Formant des colonnes de plusieurs centaines de personnes, les activistes ont quitté le «camp climatique» qu'ils avaient établi depuis mercredi dans le bassin minier rhénan, en direction du site d'extraction de Garzweiler situé à une trentaine de kilomètres, selon des médias. Après deux jours d'initiation à la «désobéissance civile», hors la loi mais non violente, ils prévoient de déferler en plusieurs vagues d'ici samedi dans les immenses travées de cette mine de lignite, un charbon brun bon marché et très polluant exploité sur de vastes surfaces par le groupe RWE.
Plusieurs centaines de collégiens, lycéens et étudiants avaient déjà rejoint en début de matinée Aix-la-Chapelle, à quelques dizaines de kilomètres, pour une «manifestation européenne» attendue à 10H00 GMT et qui doit rassembler 20.000 personnes venues de 16 pays, selon l'agence allemande DPA.
«Pourquoi étudier, puisque nous n'avons pas d'avenir !», ou «Si la terre était une banque, vous l'auriez sauvée depuis longtemps», clamaient les pancartes des premiers manifestants, qui prévoient de rejoindre Garzweiler samedi pour un «soutien» direct aux occupants.
Assidus dans la rue depuis des mois, et confortés par le succès des formations écologistes aux Européennes, ces jeunes souvent mineurs «sont les acteurs politiques du moment», commentait vendredi matin l'hebdomadaire Der Spiegel. Depuis jeudi, les militants se préparaient à camper par «groupes affinitaires» d'une dizaine de personnes, qui partagent la même endurance physique et mentale et se sont fixé les mêmes limites, en attendant le top départ dans la nuit via des moyens de communication cryptés ou discrets.