Cuba va légaliser la production privée de films avec l'intention de stimuler le cinéma local, selon un décret publié jeudi.
L'objectif est de «garantir la qualité des productions et la meilleure utilisation des ressources du pays dans le développement de ces activités» selon le texte, signé en mars par le président cubain Miguel Diaz-Canel et qui entrera en vigueur le 23 août. Depuis 2013, une centaine de réalisateurs, producteurs, techniciens et critiques du secteur réclamaient aux autorités une nouvelle loi sur le cinéma qui autoriserait notamment la production privée.
Les producteurs indépendants auront ainsi «de larges capacités pour développer leurs travaux, avec la possibilité d'embaucher, d'avoir des comptes bancaires et d'être en relation avec toute personne ou institution cubaine ou étrangère», a expliqué le directeur de l'Institut cubain du cinéma (Icaic), Ramon Samada, au journal Granma.
Actuellement, le cinéma cubain est régi par la loi du 20 mars 1959 qui a permis la création de l'Icaic. Mais le manque de fonds de ce dernier et les décisions souvent politiques au moment de donner le feu vert à un projet ont incité de nombreux producteurs à travailler de façon indépendante, une activité qui n'était pas légale mais tolérée par les autorités. Le décret valide désormais «le statut de créateur audiovisuel et cinématographique comme artiste indépendant, ainsi que les Collectifs de création audiovisuelle et cinématographiques», c'est-à-dire les producteurs indépendants.
Il introduit aussi «de nouveaux mécanismes pour développer la production cinématographique», comme «la création du Fonds de soutien au cinéma cubain», a ajouté M. Samada. Les cinéastes cubains exigent aussi que la nouvelle loi inclue leurs collègues vivant et travaillant à l'étranger, mais le décret publié jeudi précise qu'il s'applique «aux citoyens cubains et étrangers avec la résidence permanente sur le territoire national».