Côte d’Ivoire: Le gouvernement ivoirien promet un procès «équitable» à l'ancien maire du Plateau

Publié par Dk News le 05-07-2019, 16h54 | 3

Le gouvernement ivoirien a invité mercredi l'ancien maire du Plateau, quartier des affaires d'Abidjan, Noël Akossi Bendjo, condamné par contumace à vingt ans de prison pour "détournement de fonds public", à se présenter devant la justice de son pays pour bénéficier d'un procès "équitable".

"Qu'il vienne devant la justice.

Il est en possession de tous ses droits. Son droit à une justice équitable sera respecté", a commenté le porte-parole du gouvernement, le ministre de la Communication, Sidi Touré. M. Bendjo, un proche de l'ancien président ivoirien Henri Konan Bédié, est poursuivi "du fait d'une plainte portée par le maire intérimaire à l'encontre de l'ancien maire et de Monsieur Jacques Ehouo", l'actuel maire du Plateau, a-t-il dit.

"Le préjudice, c'est près de 4 milliards de francs CFA (6 millions d'euros).

Il faut bien qu'on puisse justifier, qui, comment et où ceci a été fait (et) il y a eu des investigations, des personnes qui ont nommément cité M. Bendjo".

La chambre correctionnelle du tribunal de première instance d'Abidjan lui a aussi infligé une amende "de 10 milliards de francs CFA (152 millions d'euros) et cinq ans de privation de ses droits civiques", selon Me Lamine Faye, son avocat.

En août 2018, M. Bendjo, vice-président du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI), avait été révoqué par le gouvernement, accusé de "graves déviations" dans le maniement des fonds communaux, des faux en écritures publiques et des détournements de fonds portant sur plusieurs millions d'euros.

"C'est une décision par défaut qui a été rendue par la justice.

Parce que mon client est hors du pays" a souligné Me Faye, rappelant qu'un mandat d'arrêt a également été délivré contre M. Bendjo, qui réside en France depuis plusieurs mois.

Le PDCI avait condamné en août 2018 "la dérive autoritaire du gouvernement qui tend à mettre en péril le droit et les libertés en Côte d'Ivoire" et lui avait demandé "de mettre fin immédiatement aux enquêtes et aux poursuites ciblées".