Le président nicaraguayen Daniel Ortega a destitué vendredi la ministre de la Santé Sonia Castro, sanctionnée par les Etats-Unis et le Canada pour des violations présumées des droits de l'homme lors de manifestations anti-gouvernementales lors desquelles elle aurait refusé des soins médicaux aux opposants blessés.
La destitution de Mme Castro a été annoncée par le journal officiel La Gaceta, alors que la ministre était en tournée de travail au Qatar et aux Emirats arabes unis.
Le journal officiel précise que M. Ortega a nommé Mme Castro «conseillère sanitaire du président», un poste créé dans le cadre d'une réforme de la loi sur l'organisation et les pouvoirs de l'Etat, qui a été approuvée par le Parlement début juillet. Carolina Davila, auparavant vice-ministre de la Santé, a été nommée ministre en remplacement de Mme Castro. Sonia Castro a été sanctionnée par les Etats-Unis et le Canada le 21 juin en même temps que le président de l'Assemblée nationale, Gustavo Porras, le directeur de l'Institut des télécommunications et des postes, Orlando Castillo, et le ministre des Transports, Oscar Mojica. Washington a accusé Mme Castro d'avoir refusé des soins médicaux à la population lors des manifestations qui ont éclaté en avril 2018 et qui, selon les organisations de défense des droits humains, ont fait 325 morts, 2.000 blessés et 62.500 exilés. Un rapport du Groupe interdisciplinaire d'experts indépendants (Grupo Interdisciplinario de Expertos Independientes, GIEI), entité créée en 2018 pour enquêter sur les actes de violence commis au Nicaragua, mentionne Mme Castro parmi un groupe d'au moins six hauts responsables impliqués dans des actions de paramilitaires, de policiers et de groupes de choc ayant agi contre les manifestants.