Les participants au Dialogue de leadership sur la sécurité alimentaire en Afrique ont lancé, lundi à Kigali, un plaidoyer fort pour une action unifiée à même d'adapter les systèmes agricoles et alimentaires de l’Afrique au changement climatique.
Lors de l’ouverture de ce meeting de deux jours, qui réunit de hauts responsables africains, des représentants d’institutions régionales et internationales et d’éminents scientifiques, les participants ont été unanimes à souligner l’impératif de catalyser des actions et des financements afin de faire face à l’aggravation de la crise alimentaire liée au changement climatique en Afrique.
Intervenant à cette occasion,Mme Josefa Sacko, commissaire de la Commission de l’Union africaine chargée de l’économie rurale et l’agriculture, a fait valoir que l’amélioration de la résilience de l’agriculture africaine face au changement climatique passe par une «action commune contre la crise climatique qui guette la sécurité alimentaire du continent». «La sécurité alimentaire de l’Afrique s'est dégradée significativement au cours des 16 dernières années, aggravée par les phénomènes climatiques. Il est devenu nécessaire aujourd’hui d’adopter une agriculture intelligente axée sur des solutions pratiques et adaptées en vue d’augmenter la productivité et d’atténuer les émissions du gaz à effet de serre», a-t-elle noté.
Elle a soutenu que les technologies satellitaires peuvent jouer un rôle de taille dans le développement et l'analyse des agricultures africaines, expliquant que le développement des projets d’observation satellitaire aidera le continent à mieux cerner le défi climatique et à identifier les contraintes sur lesquelles la recherche et le partenariat peuvent avoir un effet. L’Union africaine, en collaboration avec la Banque mondiale (BM), la Banque africaine de développement (BAD), l’Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et le Fonds international de développement agricole (IFAD), a d’ores et déjà ouvert un dialogue avec les leaders africains pour engager une action commune afin de renforcer la sécurité alimentaire du continent et accélérer la mise en £uvre de l’agenda 2063 de l’UA, a ajouté la même responsable.
De son côté, Gérardine Mukeshimana, ministre rwandaise de l’Agriculture et des Ressources animales, a souligné que la question d’un approvisionnement alimentaire sûr et durable est au c£ur des préoccupations de son département au regard de l’impact croissant de la donne climatique sur la productivité de l’agriculture. «On ne peut pas faire face au défi des changements climatiques de façon individuelle, il est impératif de travailler avec les partenaires de développement pour engager des actions communes en vue d’atténuer l’impact du climat sur la sécurité alimentaire», a-t-elle insisté.
D’après la ministre, la concrétisation des objectifs la Déclaration de Malabo, adoptée lors de la 23è session ordinaire de l’UA, aidera les pays africains à améliorer les moyens de subsistance et renforcer leur résilience face aux effets des changements climatiques.
Les pays africains et les partenaires de développement doivent collaborer davantage pour accélérer la mise en £uvre des objectifs de la déclaration de Malabo qui exhorte les dirigeants du continent à allouer 10% de leur budget national à l’agriculture pour une prospérité partagée, a-t-elle ajouté. La cérémonie d’ouverture a laissé place au premier panel de l’évènement, au cours duquel des chercheurs et universitaires de renommée mondiale ont débattu du rôle de la science et des technologies dans le développement de l’agriculture africaine..
Selon un communiqué des organisateurs, «les principaux partenaires participants à cette réunion devraient signer un communiqué qui formalisera leur engagement à mieux coordonner et à faciliter les actions communes».