La cheffe des droits de l'Homme de l'ONU, Michelle Bachelet, s'est dite «profondément préoccupée» par les «conséquences potentiellement graves» des dernières sanctions américaines sur les droits humains du peuple vénézuélien, appelant la communauté internationale à œuvrer de «manière constructive pour trouver une solution politique à la crise vénézuélienne, ont rapporté vendredi des médias locaux.
S'exprimant dans un communiqué, la haut-commissaire des Nations Unies aux droits de l'Homme a souligné que «les sanctions américaines sont extrêmement larges et ne contiennent pas suffisamment de mesures pour atténuer leur impact sur les couches les plus vulnérables de la population». Mme Bachelet a ajouté également que les sanctions américaines auraient de profondes répercussions sur les droits à la santé et à l'alimentation des Vénézuéliens en particulier, alors que le pays d'Amérique du Sud est déjà confronté à de graves pénuries de produits de première nécessité.
L'économie vénézuélienne a connu une contraction de 47,6% entre 2013 et 2018 selon les chiffres officiels.
«Avec les nouvelles sanctions limitant davantage l'activité économique, je crains que les entreprises et les institutions financières penchent pour la prudence et arrêtent complètement les transactions avec le gouvernement du Venezuela plutôt que de risquer d'être sanctionnées pour avoir violé les sanctions», a averti Mme Bachelet. La haut-commissaire a rappelé dans ce contexte que les racines de la crise économique au Venezuela sont antérieures à l'imposition de sanctions économiques à l'encontre du pays.
«Mais les sanctions économiques imposées en août 2017 et en janvier 2019 ont exacerbé les effets de cette crise catastrophique - et par extension de la situation humanitaire - étant donné que l'essentiel des recettes en devises provient des exportations de pétrole, dont beaucoup sont liées au marché américain», a signalé Mme Bachelet.
La responsable onusienne a lancé un appel à toutes les personnes qui ont une influence au Venezuela et au sein de la communauté internationale à œuvrer de «manière constructive» pour trouver une solution politique à la crise prolongée dans le pays. Elle a exhorté, en outre, la communauté internationale a accordé «la priorité absolue aux intérêts et aux droits fondamentaux des vénézuéliens qui souffrent depuis si longtemps».
Le président américain Donald Trump a signé, lundi dernier, un décret imposant de nouvelles sanctions visant à geler les biens du gouvernement vénézuélien aux Etats-Unis et à sanctionner toutes les personnes et entités qui soutiennent le gouvernement de Nicolas Maduro.
Suite à ces nouvelles sanctions américaines contre le Venezuela, le président Nicolas Maduro a décidé jeudi de suspendre le dialogue avec l’opposition dirigée par Juan Guaido et de ne pas envoyer de délégation pour les pourparlers qui devaient avoir lieu les 8 et 9 août à la Barbade, a annoncé un communiqué du gouvernement vénézuélien.