Argentine: Le peso et la Bourse plongent après le revers électoral de Macri

Publié par DK NEWS le 13-08-2019, 18h18 | 3

Le peso et la Bourse ont plongé lundi en Argentine, au lendemain du revers du président libéral sortant Mauricio Macri aux élections primaires considérées comme une répétition générale de la présidentielle d'octobre, où il briguera un nouveau mandat à la tête d'un pays englué dans la récession.

La monnaie locale s'échangeait lundi à la clôture du marché à 57,30 pesos pour un dollar contre 46,55 pesos vendredi soir, se dépréciant de 18,76%.

Certains bureaux de change préféraient même arrêter de négocier des dollars.

Et la Bourse de la troisième économie d'Amérique latine s'effondrait de près de 38% (37,93%) à la fermeture, après avoir dégringolé de plus de 10% à l'ouverture.

Vendredi soir pourtant, l'indice Merval était en progression de 8%, dans une ambiance d'optimisme avant les résultats électoraux de dimanche.

"Une rupture dans les décisions politiques (du prochain gouvernement argentin) est désormais le scénario le plus probable", résumait lundi une note de la banque JP Morgan pour expliquer l'inquiétude des marchés.

Le président Macri s'est entretenu lundi matin avec le président de la Banque centrale, Guido Sandleris, et a préféré décaler le conseil des ministres à lundi après-midi pour suivre l'évolution des marchés.

Les marchés mettent en garde contre le fait que le gouvernement se trouve dans une situation où il ne peut pas apporter de réponse" à la crise économique, a déclaré à Radio 10 le candidat péroniste de centre-gauche Alberto Fernandez, grand vainqueur des primaires de dimanche soir.

M. Fernandez et sa colistière Cristina Kirchner, l'ancienne présidente du pays inculpée dans plusieurs affaires de corruption, ont obtenu 47% des suffrages, contre 32% pour le tandem composé de Mauricio Macri et du dirigeant péroniste Miguel Angel Pichetto.

"Ce n'est qu'un échantillon de ce qui va arriver (si Alberto Fernandez s'impose en octobre).

A cause du passé récent, il y a beaucoup de gens qui ne laissent pas leur argent dans ce pays, qui s'en vont.

C'est terrible ce qui peut arriver", a prévenu le chef de l'Etat lors d'une conférence de presse au côté M. Pichetto, appelant à ne pas "revenir au passé".

Pour l'heure, il n'a annoncé aucune mesure, se limitant à indiquer que son équipe était au travail.

Si un tel résultat se reproduisait lors de la présidentielle du 27 octobre, M. Fernandez, 60 ans, serait proclamé vainqueur dès le premier tour: selon la loi électorale, pour être élu, il faut obtenir au moins 45% des suffrages, ou bien 40% et une avance de 10 points sur le candidat arrivé deuxième.

Créé en 2009, le système de primaires générales pour tous les partis politiques, le même jour et lors d'un scrutin national, est une particularité argentine.

Dans ce pays de 34 millions d'électeurs où le vote est obligatoire - le taux de participation s'est élevé à 75% -, il s'agissait plutôt d'un sondage grandeur nature avant les élections générales d'octobre, les partis politiques ayant choisi cette année, pour des raisons de stratégie électorale, d'investir à l'avance leurs candidats comme la loi le leur permet.