Encourager l'intelligence économique et l'efficacité managériale, facteurs du développement

Publié par Dknews le 14-09-2019, 18h22 | 4

Encourager l'intelligence économique et l’efficacité managériale des entreprises, fruit d'un système éducatif performant, constituent des facteurs essentiels du développement économique du pays, a estimé l'économiste et l'expert financier Dr Abdelhak Lamiri.

Animant une conférence intitulée "Perspectives d'évolution de l'économie algérienne" au niveau de l'Ecole de formation professionnelle "INSIM" à Alger, le professeur Lamiri a fait savoir qu'un pays puissant économiquement s'appuie sur la qualité de son système éducatif, (université, recherche et Développement, formation des cadres), jugeant cet aspect comme principal facteur de réussite.

L'économiste cite comme autre facteur, l'aspect de l’efficacité managériale de l’ensemble des institutions et entreprises. "Sans un bon management, les richesses d'un pays sont détruites", note-t-il.

De plus, M. Lamiri a relevé la nécessité de la mise en place d'une "institution cerveau" permettant de coordonner l’ensemble des politiques sectorielles du pays.

Pour l'économiste, trois scénarios sont à envisager pour l'économie algérienne, le premier étant la stagnation dans le cas où les décisions prises viennent dans la continuité de celles élaborées précédemment.

Le deuxième scénario "moyen" consiste au financement des infrastructures mais aussi celui du management des institutions du pays.

"Enfin, si on vise une politique d’émergence, nous devons nous focaliser sur l'investissement dans l'industrie du savoir, la modernisation de l'éducation, la R&D et une meilleure gestion économique et institutionnelle mais également opter pour plus de décentralisation", a-t-il estimé.

Pour cet expert, s'appuyer sur une institution regroupant "les meilleurs cerveaux du pays" pour mettre en place une stratégie économique sur le long terme, demeure une nécessité, estimant que l'accumulation de plans sectoriels n'est pas efficace contrairement à un plan multisectoriel établi par des experts au profit d'une institution nationale planificatrice unifiée.

Durant le début des années 2000, l'Algérie s'est attelée à financer le développement de différentes infrastructures, logements et réseaux routiers notamment à travers des plans de relance, a rappelé l'orateur.

"Sauf que les pays qui ont émergé économiquement, comme l'Inde, ont investi 80 à 90% de leurs ressources financières disponibles au profit de l'aspect micro-économique avant de songer à financer les entreprises et institutions du pays", a fait savoir le conférencier, précisant que cela a coûté plus de 900 milliards de dollars à ce pays.

Par ailleurs, M. Lamiri a souligné l'intérêt pour que soient cédées certaines prérogatives politiques aux experts techniques au profit des choix stratégiques du pays.

Le conférencier a également énuméré les problématiques à gérer pour le futur gouvernement tels que "l'excès de centralisation, l'organisation économique peu efficace, la faiblesse managériale et la dépendance économique aux hydrocarbures".

"Cependant, il y a eu des décisions positives au cours des dernières années, quoique insuffisantes, comme le paiement de la dette, le financement d’infrastructures stratégiques et la création d’un fonds de régulation", a-t-il expliqué.