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Les cours mondiaux des matières premières ont connu une tendance baissière la semaine dernière. En voici les tendances:
PETROLE:
Les prix du pétrole ont reculé vendredi après des informations évoquant des discussions au sein de l'administration Trump sur des mesures visant à limiter les investissements américains en Chine et faisant craindre une nouvelle escalade de la guerre commerciale.
Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre a terminé la semaine vendredi à 61,91 dollars à Londres, en baisse de 1,3% (ou 83 cents) par rapport à la clôture de jeudi.
A New York, le baril américain de WTI pour la même échéance s'est établi à 55,91 dollars, 0,9% (ou 50 cents) de moins que la veille. Sur l'ensemble de la semaine, le Brent a perdu 3,8%, tout comme le WTI. Selon l'agence Bloomberg, qui cite des personnes proches des discussions, des responsables américains «sont en train de discuter des façons de limiter les flux des portefeuilles des investisseurs américains vers la Chine».
Une telle mesure aurait pour effet de tendre encore un peu plus les relations entre Pékin et Washington, engagés depuis 18 mois dans un bras de fer commercial, et donc de peser sur la demande mondiale en pétrole. Les cours du pétrole avaient déjà fortement baissé plus tôt dans la séance, retombant à leurs niveaux d'avant l'attaque contre des installations pétrolières saoudiennes le 14 septembre, après des informations laissant envisager un apaisement des tensions au Moyen-Orient. Selon le Wall Street Journal, l'Arabie saoudite aurait accepté l'instauration d'un cessez-le-feu partiel dans quatre régions du Yémen, dont la capitale Sanaa. En cas de succès, l'Arabie Saoudite envisagerait d'étendre ce cessez-le-feu à d'autres zones. «Le cessez-le-feu saoudien au Yémen est une nouvelle importante, car elle démontre que nous avons maintenant un environnement plus stable au niveau de l'offre», a expliqué Naeem Aslam, analyste.
CEREALES:
Les cours du blé ont terminé la semaine en légère hausse vendredi à Chicago pour la deuxième séance de suite, soutenus par les risques météorologiques dans plusieurs régions du monde. Ceux du maïs et du soja ont reculé dans l'attente d'un rapport sur les stocks.
De façon générale, «le marché est resté très calme et les volumes très faibles», a souligné Monica Moehring de la maison de courtage Allendale. Les prix du blé «sont apparemment montés en raison de la sécheresse persistante dans certaines zones d'Argentine et d'Australie et du temps humide dans l'Etat du Dakota (aux Etats-Unis) qui retarde les moissons et expose la récolte à d'éventuels problèmes de qualité», a indiqué la spécialiste.
Les investisseurs sont par ailleurs, selon Mme Moehring, «en mode attentiste avant la publication lundi du rapport trimestriel du ministère américain de l'Agriculture (USDA) sur le niveau des réserves de produits agricoles dans le pays».
L'annonce d'une commande de 126.000 tonnes de soja en provenance de Chine, dans le système recensant au jour le jour les ventes les plus importantes, n'a pas suffi à faire monter les cours de l'oléagineux. «Cette vente fait partie de celles mentionnées il y a quelques jours», a avancé Mme Moehring. A l'approche de nouvelles discussions à haut niveau entre représentants américains et chinois, Pékin a en effet affirmé mi-septembre réfléchir à l'achat de produits agricoles américains. Des rumeurs avaient par la suite évoqué des commandes portant sur plusieurs cargaisons.
Pour Allendale, les cours du maïs pâtissent aussi peut-être de l'affaire qui secoue la Maison Blanche après les accusations d'un lanceur d'alerte reprochant à Donald Trump d'avoir «sollicité l'ingérence» de l'Ukraine dans sa campagne de réélection et à son entourage d'avoir essayé de garder cette démarche secrète.
Les démocrates ont lancé une procédure de destitution à l'encontre du président américain, un processus qui pourrait peut-être retarder l'annonce, fortement attendue par les producteurs de maïs, de nouvelles mesures en faveur du carburant incorporant du bioéthanol.
Le boisseau de maïs (environ 25 kg) pour livraison en décembre, le plus échangé, a terminé vendredi à 3,7150 dollars contre 3,7250 dollars jeudi (-0,27%). Le boisseau de blé pour livraison en décembre, le plus actif, a fini à 4,8725 dollars contre 4,8475 dollars à la clôture précédente (+0,62%). Le boisseau de soja pour livraison en novembre, le plus échangé, s'est établi à 8,8300 dollars contre 8,8850 dollars la veille (-0,62%).
SUCRE:
Le sucre a grimpé cette semaine, porté par la possibilité d'une hausse future de la demande en bioéthanol aux Etats-Unis et par une baisse de la production au Brésil.
Les prix du sucre sont «soutenus par l'idée que les Etats-unis tentent d'augmenter la consommation de bioéthanol, ainsi que par des interrogations sur la production», a résumé Jack Scoville, analyste.
En effet, et comme l'explique Carsten Fritsch, analyste, «les prix du sucre brut ont été soulevés par une baisse de l'offre au Brésil (...) après que l'Association brésilienne de l'industrie de la canne à sucre (Unica) ait rapporté cette semaine une baisse de 5% de la production sur une année dans la région Centre-Sud». Le Brésil étant avec l'Inde l'un des deux plus gros producteurs de sucre, toute baisse de production dans ses vastes plantations de canne à sucre risque d'en affecter le cours. Sur le Liffe de Londres, la tonne de sucre blanc pour livraison en décembre valait 340,90 dollars, contre 324,60 dollars le vendredi précédent. Sur l'ICE Futures US de New York, la livre de sucre brut pour livraison en mars 2020 valait 12,64 cents, contre 12,06 cents sept jours auparavant.
METAUX:
Le cuivre, comme la plupart des métaux industriels, baissait cette semaine, lesté par l'annonce de sanctions américaines contre des entreprises chinoises.
«L'humeur positive des investisseurs, qui a causé les pertes de l'or cette semaine, ne s'est pas étendue au monde des métaux industriels», a relevé Daniel Briesemann, analyste. «Cela s'explique par l'annonce des sanctions imposées par l'administration américaine sur des entreprises chinoises qui sont accusées d'avoir mené des affaires avec l'Iran dans le secteur pétrolier», a-t-il continué, avant de conclure qu'il «serait donc très improbable que les négociations commerciales prévues la semaine prochaine entre la Chine et les Etats-Unis puissent obtenir les résultats positifs escomptés».
Les Etats-Unis ont en effet imposé mercredi des sanctions contre des sociétés chinoises et leurs dirigeants accusés de «transporter sciemment du pétrole depuis l'Iran» en «violation» de l'embargo américain, selon le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo.
Le conflit commercial qui oppose la Chine aux Etats-Unis depuis plusieurs mois fait craindre un ralentissement de la croissance mondiale, ce qui ralentirait le secteur de l'industrie et donc ferait baisser la demande en métaux industriels, dont le cuivre.
Sur le LME, la tonne de cuivre pour livraison dans trois mois s'échangeait à 5.752,50 dollars vendredi, contre 5.793,00 dollars le vendredi précédent.
L'or a connu une semaine en dents de scie, démarrée en hausse avant de faire brusquement marche arrière. Le prix de l'or, qui fait figure de valeur refuge en cas de soubresaut sur les marchés, «fluctue actuellement en fonction de plusieurs éléments», a expliqué Carlo Alberto de Casa, analyste. «Le prix de l'or est tombé d'un plus haut en trois semaines mercredi après l'annonce d'un nouvel accord entre les Etats-Unis et le Japon et après que le président américain Donald Trump eut déclaré qu'un accord avec la Chine pourrait être conclu plus tôt que prévu», selon lui.
Les Etats-Unis et le Japon ont en effet signé mercredi à New York la première étape d'un accord commercial centré sur l'agriculture, un signal favorable accompagné d'un répit sur le dossier épineux de l'automobile. De plus, lors de son passage aux Nations unies à New York, M. Trump a déclaré espérer «un accord bénéfique pour les deux pays». Sur le London Bullion Market, l'once d'or valait 1.495,09 dollars vendredi, contre 1.504,06 dollars le vendredi précédent.