Cameroun/régions anglophones: Plus de 850.000 enfants ont déserté les écoles

Publié par DK NEWS le 06-11-2019, 16h43 | 7

Plus de 850.000 enfants ont déserté les écoles dans les régions anglophones du nord-ouest et du sud-ouest du Cameroun à cause de la violence, a déploré mardi le Fonds des Nations unies pour l'enfance (UNICEF). «Trois années de violence et d’instabilité dans les régions du nord-ouest et du sud-ouest du Cameroun ont laissé plus de 855.000 enfants non scolarisés. L’UNICEF appelle donc toutes les parties à protéger les enfants et leur éducation», a déclaré un porte-parole de l’agence onusienne.

Les régions anglophones du Cameroun, qui étaient jadis les endroits où «l’éducation était la meilleure» dans tout le pays, doivent désormais faire face à «une politique permanente de non-scolarisation mise en place par des groupes armés non étatiques».

Au cours des trois dernières années, au moins 70 écoles ont été détruites et des élèves et des enseignants ont été enlevés, selon la même source.

Deux mois après le début de la nouvelle année scolaire, environ 90% des écoles primaires publiques, soit plus de 4.100 écoles et 77% des écoles secondaires publiques (soit 744 institutions scolaires) restent fermées ou non opérationnelles dans les régions du nord-ouest et du sud-ouest. Parmi ces enfants, près de 150.000 ont été déplacés de chez eux, ce qui accroît leur vulnérabilité et leur traumatisme.

«Une crainte très réelle de la violence empêche également les parents d’envoyer leurs enfants à l’école et les enseignants et le personnel de se présenter au travail», a dénoncé l’agence onusienne.

«Des milliers d’enfants au Cameroun vivent dans la peur.

Ils ont besoin de la paix pour pouvoir reprendre leurs études et recouvrer leur avenir», a déclaré Henrietta Fore, la Directrice exécutive de l’UNICEF, dans un communiqué.

Or selon l’agence onusienne, lorsque les enfants ne sont pas scolarisés, ils courent «un plus grand risque d’être recrutés par des groupes armés, de se marier, d’avoir des grossesses précoces et d’être victimes d’autres formes d’exploitation et de maltraitance».

«Sans une action urgente et sans un engagement de toutes les parties au conflit à protéger l’éducation sous toutes ses formes, l’avenir de ces enfants est en danger», prévient Mme Fore.