Les participants à la 9e rencontre internationale de toxicologie, clôturée lundi à Oran, ont préconisé une mise en place d’un projet national pour le contrôle des résidus de pesticides dans les fruits et légumes.
La présidente de cette rencontre, Pr Nacéra Rezkallah, a estimé qu’il est nécessaire de créer un tel projet, indiquant que le contrôle se fait jusqu’à présent de manière parcellaire dans les différentes régions du pays.
«Dans les pays en développement on estime qu’un tiers des pesticides utilisés ne sont pas conformes aux normes de qualité internationales», a-t-elle souligné, déclarant que «l’utilisation intensive et anarchique des pesticides dans notre pays n’échappe pas à ce problème où bon nombre de pesticides ne sont pas homologués et importés frauduleusement».
A Misserghine, région agricole de la wilaya d’Oran, le taux d’utilisation des pesticides par certains agriculteurs est passé sur les 10 dernières années de 15% à 75% en 2018, a noté la même spécialiste, qui est aussi présidente du laboratoire de recherche en santé et environnement de l’université Oran1.
Des mesures pour la gestion de ces stocks devraient être adoptées pour éviter la contamination du sol et des nappes phréatiques par des produits chimiques dangereux pour la santé et l’environnement, a noté Pr Rezkallah. Pour sa part, Pr Mohamed Brahim, expert en santé du travail et toxicologie professionnelle de Toulouse (France), qui a dressé un état des lieux de la recherche actuelle sur les effets des pesticides sur la santé de la population et des travailleurs exposés, a pour sa part insisté sur l’importance de contrôler l’utilisation des pesticides, qui peuvent être à l’origine de beaucoup de maladies comme des cancers et des troubles neurologiques. La problématique des stocks périmés d’organochlorés a, par ailleurs, été abordée par les participants. Ces stocks constituent une source de contamination des eaux souterraines, ce qui suscite des inquiétudes quant aux impacts sur l’environnement et sur la santé de la population, a-t-il affirmé.