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Une réconciliation réussie contribue à prévenir la résurgence de conflits et assurer la paix et la prospérité pour tous, a affirmé le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, lors d’un récent débat au Conseil de sécurité sur «le rôle des processus de réconciliation dans le maintien de la paix et de la sécurité».
«Une réconciliation réussie contribue à éviter la répétition des conflits et à édifier des sociétés plus pacifiques, résilientes et prospères, en particulier à la suite de violences à grande échelle et de violations des droits de l'homme», a déclaré le responsable de l’ONU au cours du débat cette semaine au Conseil de sécurité.
Citant les exemples du Cambodge, du Rwanda, de l’Irlande du Nord et de la Bosnie-Herzégovine, il a rappelé que «les processus de réconciliation ont joué un rôle crucial dans la résolution des différends ethniques, religieux et politiques, permettant ainsi aux populations de vivre en paix».
«C’est un processus par lequel les sociétés peuvent passer d’un passé divisé à un avenir partagé», a-t-il noté. Promouvoir la réconciliation et mettre fin aux cycles de l'impunité font partie intégrante du travail des Nations Unies.
Les résolutions adoptées par le Conseil de sécurité ont guidé les travaux de l’Organisation en soulignant que la réconciliation faisait partie d’une approche globale du maintien de la paix.
Mais la réconciliation «est un concept qui doit évoluer pour suivre la nature changeante des conflits et ne peut plus être confiné à ceux directement impliqués dans la guerre», estime M. Guterres.
«Les conflits d’aujourd’hui sont complexes et touchent les pays voisins et les grandes puissances», a-t-il expliqué. Aussi, «les inégalités sociales, économiques et politiques se creusent, amplifiées par la crise climatique et les nouvelles technologies. L'espace démocratique se contracte, alimentant les politiques identitaires, la discrimination, l'intolérance et les discours de haine», a-t-il mentionné.
--- La réconciliation, partie prenante du rétablissement et de la consolidation de la paix -- Dans de nombreux pays à travers le monde, l’ONU s’emploie à intégrer des programmes de réconciliation dans les activités de rétablissement et de consolidation de la paix.
«Nos médiateurs et envoyés insistent sur des dispositions concrètes sur la nécessité du dialogue, du renforcement de la confiance et de la réconciliation dans les accords de paix», a encore déclaré Ant?nio Guterres, soulignant que les Nations Unies se sont également efforcées d’inclure dans les accords, conclus grâce à la médiation des organisations régionales en République centrafricaine et au Soudan du Sud par exemple, des dispositions devant permettre d’adresser les séquelles du passé.
Dans ce contexte, le Secrétaire général a salué la nouvelle politique de justice transitionnelle de l’Union africaine, «un cadre qui tient compte de la complexité de la violence de masse tout en respectant les traditions locales de réconciliation et de justice», a-t-il soutenu. «Nous avons toujours souligné l’importance de la justice transitionnelle et nous fournissons également un appui technique aux processus nationaux qui contribuent à l’apaisement collectif», a-t-il indiqué dans c contexte, citant entre autres l'exemple du Yémen où l’ONU offre son expertise afin de faciliter le développement de dialogues nationaux. A travers le monde, les Nations Unies soutiennent des processus de justice transitionnelle menés au niveau national et centrés sur les victimes. En Gambie, par exemple, l’ONU a apporté un appui essentiel au développement de la Stratégie nationale globale de justice transitionnelle et de la Commission vérité, réconciliation et réparations. La réconciliation demeure toutefois un processus complexe, a reconnu le chef de l’ONU.
«Créer un climat de confiance et de compréhension entre anciens ennemis est un défi extrêmement difficile à relever». «Une réconciliation réussie est donc à la fois un but et un processus», a-t-il conclu.