Heurts en Irak: 4 manifestants tués et plus de 50 blessés

Publié par DK NEWS le 24-11-2019, 17h00 | 3

Quatre manifestants ont été tués et plus de 50 autres blessés dimanche dans le sud de l'Irak, lors de heurts avec les forces de l'ordre irakiennes, selon un nouveau bilan.

A Nassiriya --deux manifestants ont été tués dans des affrontements avec les forces de l'ordre, d'après des sources médicales.

En outre, Nassiriya, foyer historique de révolte, était coupée en deux: les manifestants brûlaient des pneus sur les cinq ponts enjambant l'Euphrate qui la traverse.

Ils bloquaient également les accès à la branche locale de la compagnie publique du pétrole et un champ pétrolier proche de la ville.

Dans la province pétrolière de Bassora, deux autres manifestants ont été tués dans la matinée, selon la Commission gouvernementale des droits humains-- les principaux axes routiers étaient également coupés, malgré des tentatives de dispersion à balles réelles, selon des correspondants de presse sur place. Un précédent bilan de ces heurts a fait état de deux morts et plus de 40 blessés.

Depuis le 1er octobre, les Irakiens sont dans la rue pour le premier mouvement de contestation spontané depuis 2003.

Leur principal point de ralliement est la place Tahrir de Baghdad, occupée jour et nuit, et voisine de ponts et de rues commerçantes devenus champ de bataille au coeur de la deuxième capitale la plus peuplée du monde arabe.

Là, dix manifestants ont été tués ces trois derniers jours. Les Irakiens en colère réclament des emplois pour les jeunes --dont un sur quatre est au chômage-- et une amélioration des conditions de vie des 20% de la population qui vivent sous le seuil de pauvreté. Dans une tentative d'apaiser la tension, le pouvoir a proposé des réformes: une nouvelle loi électorale qui peine à voir le jour au Parlement et un remaniement ministériel partiel annoncé depuis des semaines.

Le Premier ministre irakien Adel Abdel Mahdi a indiqué que la priorité était désormais le vote du budget 2020.

Reposant quasi-totalement sur l'argent du pétrole, ce budget est depuis des années le principal garant de la paix sociale dans le pays.