
Le parquet bolivien a lancé lundi un mandat d'arrêt contre Juan Ramon Quintana, qui était le bras droit de l'ancien président Evo Morales et que le nouveau pouvoir accuse de «sédition» et de «terrorisme».
M. Quintana, porte-parole de la présidence bolivienne lorsque M. Morales était au pouvoir, est «auteur et complice» des crimes de «sédition, instigation publique à la délinquance, terrorisme et financement du terrorisme», a affirmé sur Twitter le ministre de l'Intérieur, Arturo Murillo, à l'origine du mandat d'arrêt.
En novembre, alors que le pouvoir d'Evo Morales était menacé par l'opposition de droite radicale, M. Quintana avait déclaré que si le président était destitué, la Bolivie allait «se transformer en un grand champ de bataille, un Vietnam moderne». M. Morales a démissionné le 10 novembre, sous la pression d'un mouvement de protestation civile l'accusant de fraude lors de l'élection présidentielle d'octobre, et finalement lâché par la police et l'armée.
Premier président amérindien de Bolivie, M. Morales, qui briguait en octobre un nouveau mandat, avait été proclamé vainqueur dès le premier tour. Mais l'opposition avait refusé de reconnaître le résultat du scrutin, et une enquête préliminaire de l'Organisation des Etats américains (OEA) a relevé de graves irrégularités. Après sa démission, Evo Morales s'est exilé au Mexique.
Dès qu'il a pris ses fonctions de ministre de l'Intérieur, M. Murillo a annoncé que l'ancien bras droit d'Evo Morales allait être recherché.
«Nous allons nous lancer à la chasse de Juan Ramon Quintana.
Pourquoi est-ce une chasse? Parce que c'est un animal qui tue des gens», a-t-il déclaré à des journalistes, sans autres précisions.
M. Murillo a aussi indiqué que la police et le service de renseignement était sur les traces de Raul Garcia, frère de l'ancien vice-président Alvaro Garcia.