Oran: 74% des cas de violence contre les femmes commis dans les foyers

Publié par DK NEWS le 29-11-2019, 16h07 | 13

Soixante-quatorze pour cent (74%) des cas de violence contre les femmes survenus à travers la wilaya d’Oran ont eu lieu à domicile et dans les foyers, a révélé une récente étude de la direction locale de la santé et de la population (DSP).

Cette étude qui a touché sept établissements de santé de la wilaya a démontré que 74% des violences contre les femmes ont été commis dans les foyers contre 16 % dans des lieux publics, 2% en milieu scolaire et les 8% restants ont été enregistrés dans des lieux non déclarés, a indiqué le chef de service Population à la DSP locale, le Dr. Miloud Mohamedi, lors d’une journée d’étude sur ce phénomène organisée par cette même direction de wilaya.  L’étude a réuni les statistiques des trois premiers trimestres de l’année 2019.

Elle fait état de 1.355 cas de femmes ayant subi des violences, a précisé le Dr Mohamedi, notant que le chiffre est appelé à augmenter d’ici la fin de l’année en cours.

Le travail a mis également en relief l’âge des victimes: 65% des femmes violentées sont âgées entre 18 et 30 ans, contre 38% issues de la tranche d’âge 30 ans et plus.

Les femmes mariées sont les plus exposées à la violence avec 63% des cas recensés contre 27 % sont des femmes célibataires, 8% des femmes divorcée et 2 % de veuves.

Les différents intervenants, lors de cette journée d’étude, ont tous condamné ce fléau et appelé à prendre toutes les dispositions pour l’intensification du travail de sensibilisation et la prise de mesures dissuasives contre les auteurs de ces violences.

Pour le Dr Ouslim Wahiba, médecin légiste au CHU d’Oran, dont le service reçoit chaque trimestre une moyenne de 300 cas de violence contre les femmes, il est impératif de créer des centres pour l’accueil de ces femmes, notamment celles dont la vie est menacée. Cette spécialiste a noté également qu’une infime partie de femmes dénoncent leurs agresseurs pour diverses raisons, notamment le fait que celui-ci soit un membre de leur famille et la peur de représailles.

La chef du bureau protection des personnes vulnérables au sein de la sûreté de wilaya, la commissaire Ilham Daifallah a, pour sa part, expliqué les dispositions prévues par la loi à l’encontre des auteurs d’une quelconque violence à l’encontre des femmes.

«La loi prévoit une peine allant d’une à trois années de prison contre les époux (épouses) qui causent des blessures ou occasionnent une invalidité de moins de 15 jours.

Une peine allant d’une année à 5 ans de prison si l’invalidité dépassait les 15 jours», a-t-elle souligné, ajoutant que «si les blessures sont graves, la peine peut aller jusqu'à 20 ans de prison».