Irak: Les Irakiens poursuivent leur mouvement de contestation

Publié par DK NEWS le 30-11-2019, 17h05 | 0

Les Irakiens poursuivaient samedi à Baghdad et dans le sud du pays leur mouvement de contestation du pouvoir en place assurant qu'ils maintiendraient leurs campements et blocages des routes jusqu'au départ de «tous les corrompus», malgré l'annonce du Premier ministre Adel Abdel Mahdi de son intention de démissionner.

Vendredi, M. Mahdi, en fonction depuis un an, a annoncé qu'il allait «soumettre au Parlement une lettre formelle dans laquelle il exprime (son) intention de démissionner, afin que l'Assemblée puisse revoir ces choix».

A Nassiriya, des manifestants ont brûlé des pneus en travers de trois ponts enjambant l'Euphrate dans la ville qui borde les ruines de l'antique Ur, selon des correspondants de presse sur place.

Des centaines d'autres ont convergé vers un campement installé sur une place du centre de cette ville du sud du pays où depuis deux mois les manifestants conspuent le pouvoir à Baghdad, un mouvement endeuillé en deux mois par plus de 420 morts et quelque 15.000 blessés selon un bilan donné par des sources policières et médicales.

Depuis jeudi, 42 manifestants ont été tués à Nassiriya, où les forces de l'ordre les pourchassent en tirant à l'arme automatique.

Les manifestants eux ripostent en incendiant des QG de la police.

Dans le sud également, à Diwaniya, des milliers d'Irakiens se sont rassemblés samedi pour réclamer «la chute du régime» et la fin du système politique conçu par les Etats-Unis, après le renversement de Saddam Hussein en 2003 consécutif à l'invasion américaine du pays.

«On continue le mouvement, la démission d'Adel Abdel Mahdi n'est que la première étape, il faudra ensuite limoger et juger tous les corrompus», a dit un des manifestants cité par des médias.

Les Irakiens réclament une nouvelle Constitution et, surtout, un renouvellement complet d'une classe politique qu'ils jugent incompétente.

A Najaf, ville sainte chiite où des manifestants ont incendié mercredi soir le consulat iranien, le calme régnait samedi matin.

Ces derniers jours, les manifestations et les affrontements ont eu lieu dans l'après-midi et le soir.

Jeudi, cinq manifestants ont été tués à Najaf par des hommes en civil qui ont tiré sur des jeunes s'approchant d'un sanctuaire où siège un parti, selon des témoins.

Le gouverneur de la ville a réclamé au pouvoir à Baghdad l'envoi d'enquêteurs et de juges pour faire la lumière sur ces morts.

Vingt et un manifestants ont été tués depuis jeudi à Najaf.

L'autre ville sainte chiite au sud de Baghdad, Kerbala, était également calme samedi matin après une nuit de violence, jeunes manifestants et forces de sécurité s'étant de nouveau jeté des cocktails Molotov jusqu'aux premières heures du jour, selon des médias.