Données personnelles: L'UE entame une «enquête préliminaire» à l'encontre de Google et de Facebook

Publié par DK NEWS le 03-12-2019, 15h50 | 14

La Commission européenne a indiqué lundi avoir entamé une «enquête préliminaire» à l'encontre de Google et de Facebook, afin de savoir comment ils collectent les données personnelles de leurs utilisateurs et à quelles fins.

«La Commission a envoyé des questionnaires dans le cadre d'une investigation préliminaire sur les pratiques de Google et Facebook concernant l'utilisation des données» des utilisateurs, a indiqué dans un courriel, relayé par des médias, une porte-parole de l'exécutif européen.

«Ces enquêtes portent sur la manière dont les données sont collectées, traitées, utilisées et monétisées, y compris à des fins publicitaires», a ajouté la porte-parole.

La Commission n'a pas précisé à qui avaient été envoyés ces questionnaires.

Il s'agit d'une étape préliminaire qui peut déboucher sur une enquête formelle.

Lors d'une conférence lundi à Bruxelles, Nick Clegg, directeur mondial des affaires publiques de Facebook, questionné sur l'investigation de Bruxelles, a refusé d'y répondre de façon spécifique.

Facebook fait l'objet d'enquêtes sur diverses questions «dans le monde entier», a-t-il dit, mettant cependant en garde, les régulateurs de ne pas se laisser enfermer dans un raisonnement inadapté quand il s'agit de données. «Cette formule que l'on entend souvent +les données sont du pétrole+ est profondément inutile.

Ce n'est pas quelque chose que l'on extrait du sol, que l'on brûle dans un moteur, et voilà», a-t-il dit.

«Les données sont infiniment divisibles et infiniment partageables.

Les données sont quelque chose que vous pouvez à la fois partager et garder en même temps», a-t-il ajouté.

«Pour une entreprise comme Facebook, nous exhortons les régulateurs et législateurs à ne pas se laisser piéger par des comparaisons qui ne s'appliquent pas au monde numérique», a-t-il poursuivi.

De son côté, un porte-parole de Google a affirmé, dans un courriel, repris par des médias, que «nous utilisons les données pour rendre nos services plus utiles et pour afficher des publicités pertinentes».

«Nous donnons aux gens les moyens de gérer, supprimer ou transférer leurs données», a-t-il poursuivi.

Et de promettre de «continuer à participer avec la Commission à cette importante discussion». Le 26 septembre 2016, la Commissaire européenne à la Concurrence, Margrethe Vestager, avait déjà prévenu qu'elle allait «surveiller de très près» les entreprises qui collectent et utilisent des données personnelles, comme Facebook, WhatsApp ou Google.

La Danoise, qui avait, depuis son entrée en fonction à la Commission en novembre 2014, infligé à Google trois amendes pour abus de position dominante dans différents secteurs avait alors prévenu: «les compagnies qui utilisent des mégadonnées (ou «big data») doivent respecter les règles».

Dans la nouvelle Commission européenne, Mme Vestager est montée en grade: elle est désormais vice-présidente, détient toujours le portefeuille de la concurrence, mais est en outre chargée de la régulation du numérique.