Académie africaine des langues: 3 commissions pour promouvoir l'arabe, tamazight et l'amharique

Publié par DK NEWS le 06-12-2019, 17h08 | 15

L'Académie africaine des langues (ACALAN), créée   en 2011, vient de se doter de trois commissions dont la mission principale   est de «promouvoir» les trois (03) langues «transfrontalières véhiculaires»   que sont l'arabe, tamazight et l'amharique. 

La mise en place de ces commissions a été concrétisée lors d'un atelier   opérationnel et de planification, organisé du 29 au 31 octobre dernier à   Addis Abeba (Ethiopie), lequel avait également défini les modalités de   fonctionnement ainsi que les domaines prioritaires des dites commissions.  
Lors de la séance d'ouverture présidée par le fondateur de l'Assemblée des   Académiciens de l'ACALAN, le Professeur Ayo Bamgbose, ce dernier a présenté   le mandat et les tâches des trois (03) commissions, les classant en trois   catégories, à savoir l'enquête initiale, la recherche et le plaidoyer,   avant d'exhorter ses membres à «se consacrer au développement et à la   promotion de leurs langues respectives en particulier et des langues   africaines en général».   S'agissant de la commission dédiée au Tamazight, ses domaines prioritaires   sont la réalisation d’un atlas linguistique général et d'un inventaire   toponymique tamazight en Afrique du Nord, Canarie incluse et en région   sahélo-saharienne,  ainsi que l'initiation de sorties scientifiques sur le   terrain en vue de réaliser un travail de collecte de corpus.   De même qu'il a été retenu l'uniformisation de la graphie, l'unification   de la création terminologique, l'élaboration de programme d’apprentissage   de la langue à tout citoyen africain, l'assurance de la mobilité aux   étudiants, enseignants et chercheurs, de sorte à pouvoir accéder aux   structures universitaires d’un autre pays de l’espace amazighophone.  L'accent a également été mis sur la formation des formateurs   (journalistes, enseignants, traducteurs, état civil, greffes des tribunaux   ), la duplication des archives à travers l’espace amazighophone, ainsi que   l’inscription collective de traits majeurs du patrimoine culturel et   immatériel du Tamazight auprès de l’UNESCO.   Il y a lieu de souligner, également, la présence de nombreux algériens   dans cette commission, dont le Pr Youssef Nacib, unanimement élu comme   coordinateur, en plus d'autres membres, à l'instar du président du   Haut-Commissariat à l'Amazighité (HCA), Si El Hachemi Assad, de Nadia   Berdous,  de Abdellah Saddiki, de  Abdennacer Guedjiba et de Allaoua Rabhi.  A relever, en outre, la présence, en qualité de membres de la commission   dédiée à la langue Arabe, de l'Algérie, Maroc, Tunisie, Egypte, Libye,   Soudan et de la Mauritanie, ces pays présentant «des points communs ainsi   que quelques divergences dues aux préoccupations et aux priorités de chaque   Etat».  Les six (06) Etat ont, néanmoins,  tous affiché «la volonté politique de   promouvoir, de vulgariser et de redynamiser l’Arabe par son utilisation   dans le domaine des nouvelles technologies et de la recherche   scientifique».   Ladite commission a dégagé, entre autres projets prioritaires, le   développement de l’alphabet, de l’écriture et des programmes d’enseignement   de l'Arabe «aux non-natifs».   De même qu'il a été retenu l'idée de mener des études sur le statut de la   langue arabe dans les autres sociétés africaines, en tant que langue   «dominante ou minoritaire». De promouvoir cette langue pour lui permettre   de suivre les développements technologiques, de créer des festivals et   autres prix récompensant les productions artistiques et cinématographiques   en arabe, de développer des partenariats avec les institutions travaillant   à la promotion de la langue arabe et enfin, de mobiliser les ressources   humaines et matérielles pour ce faire.   A l'instar des deux commissions suscitées, celle dédiée à l'Amharique   s'est également engagée à la création d'un dictionnaire en cette langue, de   mener une étude dialectale, d'harmoniser le système d’écriture de   l'amharique, d'organiser des conférences et ateliers, de faire la   polarisation des variétés de cette langue, etc.  L'Académie Africaine des Langues (ACALAN), est une institution spécialisée   de l’Union Africaine (UA), mandatée pour développer et promouvoir les   langues africaines en tant que facteur d’intégration et du développement de   l’Afrique.