Théâtre : Le spectacle «Nimby , Takhti Rassi» ou le théâtre au service de l’écologie

Publié par Dknews le 05-06-2014, 16h48 | 102

Le Théâtre national Mahieddine Bachetarzi  a accueilli mercredi soir, la générale de la pièce de théâtre «Nimby , Takhti Rassi», un spectacle dans le registre scientifique qui met en exergue la nécessité de s’adapter aux nouvelles technologies pour un meilleur respect de l’environnement.

Ecrit et mis en scène par Mahfoud Fellous, le spectacle, d’une durée de 80 mn, marquant la journée mondiale de l’environnement,  sonne tel un plaidoyer en faveur de l’écologie et la préparation à un nouveau mode de citoyenneté basé sur l’adoption de comportements permettant à l’individu de vivre plus en harmonie avec la nature.

Le syndrome «NIMBY» acronyme de «Not In My Back Yard», signifiant «pas dans mon arrière-cour» est un  Concept américain utilisé péjorativement pour décrire  l'opposition par des résidents locaux à un projet  d’intérêt général dont ils considèrent subjectivement qu’ils subiront des nuisances.

Les époux Merzak et Razika, campés par Djamel Bouneb et Dalila Ksili, étant sur le point de vendre leur villa, estimée à une somme largement conséquente, voient leur bonne affaire  compromise par une décision des pouvoirs publics de construire face à leur résidence, un «CET» (Centre d’Enfouissement Technique).

Convaincus qu’il s’agit de la création d»une décharge publique, foyer de toutes sortes de  maladies qui poussera  certainement les prétendants à l’achat de leur villa à revoir à la baisse son prix, le couple décide de protester en organisant un rassemblement improvisé avec le voisinage.

La directrice de l’environnement rendue par Feriel Gaoua, va essayer d’expliquer aux contestataires que le projet de construire un «CET» à l’endroit prévu n’a été décidé que suite à une étude d’impact sur l’environnement effectuée au préalable par des spécialistes en la matière.

Rappelés plusieurs fois à la raison par Abdelmalek, leur fils,  joué par Billel Ghazel, les époux vont saisir l’utilité du projet grâce aux explications rassurantes de Brahim, ami de Merzak, interprété par Boualem Mohammed El Hadj, rudologue de formation (spécialiste dans les études systématiques des déchets et gestion des ordures).

La trame conçue dans la pédagogie du propos a permis la vulgarisation dans le genre  comique, de plusieurs concepts scientifiques en liaison avec l’écologie et la protection de l’environnement dont  les CET, le réchauffement climatique, les OGM (organismes génétiquement modifiés), etc.

Les cinq comédiens, portant bien le texte, se sont donné la réplique dans un rythme ascendant, selon les orientations de Mahfoud Fellous, soutenu par Fayçal Boussaid, assistant à la mise en scène et Bouzerar Zahir, aux conseils techniques.

La scénographie et les costumes, signés Abdelghani Khebil, ont permis une bonne mise en situation de la trame, servie par deux décors illustrant un intérieur maison et un extérieur avec un éclairage adéquat aux différentes atmosphères contenues dans la pièce.

Produite par le ministère de l’Aménagement du Territoire et de l’Environnement, la pièce «Nimby, Takhti Rassi» a bien été accueillie par le public venu nombreux, savourant le spectacle dans le plaisir et la délectation.

«Il n’y a pas meilleure pédagogie que d’apprendre des choses intéressantes dans le rire et le plaisir», a fait remarquer une dame à l’issue de la représentation. Mahfoud Fellous, auteur et animateur d’une série d’émissions télévisées sur l’astronomie au début des années 1990, a également écrit une quinzaine de pièces de théâtre, destinées à rendre plus accessibles des concepts scientifiques.

El Mouchtari, Atomos, Mizen El Ghaba, Némésis, Clonage, Une goutte d’eau dans un oued sans eau, L’Eclipse et La dernière oasis figurent parmi ses créations, assurant la mise en scène à quelques unes d’entre elles. 

Egalement auteur de séries télévisées dont «Zayen Saâdek II»(2012) et «Dar El Djirène»(2013), Mahfoud Fellous  a déclaré à l’APS qu’il entendait «développer un art aux enseignements utiles et aux valeurs universelles».