Dalil Boubekeur : «Nous refusons tout amalgame entre radicalité et islam»

Publié par Dknews le 05-06-2014, 16h52 | 42

Le président du Conseil français du culte musulman (CFCM), Dalil Boubekeur, a rejeté mercredi à Paris tout amalgame, entretenu ces derniers jours en France, entre radicalité et islam.

«Je conteste le fait de lier la radicalité à l’islam. On ne doit pas faire l’amalgame entre (ces) deux conceptions diamétralement opposées», a déclaré M. Boubekeur, lors d’une conférence de presse annonçant le lancement par le Conseil qu’il préside d’une «Convention citoyenne des Musulmans de France pour le vivre-ensemble».

Citant l’exemple de la Grande mosquée de Paris (GMP) qui a abrité la rencontre avec la presse, le président du CFCM a affirmé que l’islam est un message de paix et de vivre-ensemble, et que la mosquée parisienne est une «maison» qui, depuis les années 1920, est un «symbole» de la présence de l’islam en France.

Pour le Recteur de la GMP, les débats qui se font, ces derniers jours en France, notamment après la tuerie dans un musée juif de Bruxelles et dont l’auteur présumé a été arrêté à Marseille, alimentent l’actualité.

«Cela ne nous étonne pas, parce qu’à chaque fois qu’il y a un fait qui approche la notion d’islam, ce sont tous les fantasmes qui ressortent sur cette religion, évoquant un islam radical, conquérant ou de conquête», a-t-il relevé, signalant que rien n’est vrai de tout cela.

Des voix se sont élevées ces derniers jours en France pour dénoncer «un radicalisme musulman» qui, au nom de la religion, encourage le djihadisme, devenu le terreau de fanatiques dans l’Hexagone, selon certains observateurs.

Tout en dénonçant ce radicalisme qui est, selon lui, le fait d’une «minorité» de jeunes en France, le président du CFCM s’en est pris au parti d’extrême droite en France, le Front national, qui, soutien M.Boubekeur, cultive encore une fois l’amalgame entre l’immigration et l’islam.

«Là aussi, on incite la population à manifester son hostilité à l’immigration, aux musulmans, à l’islam et à tutti quanti», a-t-il regretté. Dans sa «Convention citoyenne des Musulmans de France pour le vivre-ensemble», le CFCM affirme que la voie radicale prônée par certains groupes en France s’apparente à une «déviance», profite des fragilités personnelles et recourt souvent à la manipulation et au dévoiement des textes sacrés.

Il signale, à cet effet, que les musulmans de France souffrent d’une montée d’un certain radicalisme islamique qui nuit d’abord aux citoyens français de confession musulmane qui se sentent «otages» par des tentatives certes marginales mais fortement médiatisées d’imposer la vision d’un islam présenté comme intolérant, belliqueux, voire sanguinaire.

La Plus haute instance du culte musulman en France mentionne que les fidèles souffrent paradoxalement d’une image «très négative» de l’islam et des musulmans, véhiculée dans l’actualité médiatique. Sur 24 pages, la «Convention citoyenne des Musulmans de France pour le vivre-ensemble» du CFCM détaille les musulmans au sein de la société française et leurs attentes.