
L'ensemble des syndicats ont appelé à la grève et à la manifestation mardi contre la réforme des retraites, y compris les organisations réformistes, comme la CFDT - premier syndicat de France - la CFTC, l'Unsa ou les étudiants de la Fage, selon les médias locaux.
Ces organisations sont furieuses que le Premier ministre ait maintenu une mesure d'âge dans son projet de transformation des 42 régimes de retraite existants en un système universel par points.
Dimanche, gouvernement et syndicats se sont renvoyés la responsabilité d'une éventuelle paralysie du pays pendant les fêtes de fin d'année.
«Si le gouvernement retire son projet et (qu')on discute sérieusement sur comment améliorer le système (...) eh bien tout se passera bien.
Sinon, les grévistes décideront de ce qu'ils ont à faire jeudi ou vendredi», a déclaré Philippe Martinez, le numéro 1 de la CGT - syndicat majoritaire à la société des chemins de fer SNCF - , à cinq jours du début des congés de fin d'année.
La fixation d'un «âge d'équilibre», de 64 ans en 2027, signifie que chacun pourra continuer à partir à la retraite à 62 ans, mais au prix d'un malus sur sa pension, ceux partant après bénéficiant au contraire d'un bonus.
Il s'agit d'encourager l'allongement des cotisations pour faire des économies et maintenir l'équilibre financier du système.
C'est une «ligne rouge» pour Laurent Berger, le patron de la CFDT.
«Pour que la CFDT porte un autre regard sur ce projet de loi, le gouvernement doit accepter de retirer l'âge d'équilibre.
Un point, c'est tout», a-t-il tranché dimanche.
Il s'est dit néanmoins «soucieux d'une trêve de la grève des transports à Noël». Quant à l'ouverture de nouvelles concertations, M. Berger a laissé entendre qu'il s'y rendrait.
Reste à savoir quand elles auront lieu, sans doute pas avant la mobilisation de mardi.
Outre les cheminots, les enseignants, les fonctionnaires, les avocats et magistrats, les internes, médecins et soignants sont attendus dans la rue mardi.
La sortie de crise s'annonce difficile, alors que le «Monsieur Retraites» du gouvernement, Jean-Paul Delevoye, est de plus en plus fragilisé par des soupçons de conflits d'intérêts qui pèsent sur lui.