Culture : Fictions sociales et documentaires historiques inaugurent la compétition du 2e Festival du cinéma maghrébin

Publié par Dknews le 05-06-2014, 20h24 | 33

Des courts-métrages sur le désarroi de la jeunesse au Maghreb et des documentaires consacrés à des figures de l'histoire algérienne ont inauguré, jeudi à Alger, la compétition officielle du 2e Festival du cinéma maghrébin.

Projetés à la salle El Mouggar devant un public peu nombreux, trois courts-métrages de Tunisie, du Maroc et de Mauritanie ont successivement abordé le chômage, l'émigration clandestine et l'influence néfaste des réseaux sociaux.

Adapté d'un recueil de nouvelles de l'écrivain et syndicaliste tunisien Lassad Ben Hassine, «Désir» (22mn) première fiction de Samir Harbaoui, propose de suivre la journée morne d'un chômeur (Mohamed Sassi Ghorbali), hébergé par un couple d'amis qui vivent dans un modeste studio.

Gêné de s'imposer à ses généreux hôtes, Lassad, féru de poésie et diplômé de l'université, erre en vain dans les rues de Tunis à la recherche d'un emploi. Au-delà de sa thématique sociale, «Désir»-projeté en avant-première au Maghreb- a réussi à susciter l'intérêt des spectateurs grâce à la mise en avant de la noblesse d'âme du personnage, digne dans la précarité et généreux avec plus démunis que lui.

De moins bonne facture, mais avec de l'idée dans le scénario, selon des spectateurs présents dans la salle, «Vers une nouvelle vie»(15mn) du marocain Abdellatif Amajgag s'intéresse au sort de «Saad», un enfant candidat avec d'autres adultes à l'émigration clandestine.

Ce film sur «la capacité à aller de l'avant après la perte d'êtres chers», ainsi que l'a présenté le réalisateur, montre, avec très peu de dialogues, la solidarité naissante entre cet orphelin et un artiste à quelques heures de leur embarcation en mer.

«The End» (la fin) de la mauritanienne Mai Mostafa aborde, pour sa part, la perte du sens de la réalité dont peuvent être victime les accros aux réseaux sociaux.

Ce film de 6 mn a été présenté avec une esthétique «expérimentale», basée sur le traitement de l'image en blanc et l'absence d'objets, suggérant un univers irréel. Plus tôt à la cinémathèque d'Alger, le film documentaire «Abd El Kader, fondateur de l'Etat algérien» du réalisateur Salem Brahimi, retraçant le parcours politique et spirituel de l'Emir Abdelkader depuis son enfance jusqu'à son emprisonnement et son exil, avait inauguré cette sélection du Festival.

Le film s'appuie sur des témoignages d'historiens et spécialistes algériens et étrangers tout en intégrant des séquences d'animation en ombres chinoises pour compenser l'absence d'images d'époque. Il sera suivi de «Mouloud Gaïd, la nuit coloniale» de Rezika Mokrani, consacré au parcours du militant nationaliste et grand frère de la moudjahida Malika Gaïd, une œuvre plus proche du reportage TV que du documentaire d'auteur.

Le 2e Festival d'Alger du cinéma maghrébin se poursuivra jusqu'au 11 juin avec 38 œuvres en compétitions, toutes catégories confondues.