Suspension de production du 737 MAX: Safran va «fortement» réduire sa cadence

Publié par DK NEWS le 18-12-2019, 15h23 | 7

Le groupe aéronautique français Safran va «fortement» réduire les cadences de production de son moteur Leap, qui équipe le Boeing 737 MAX, après l'annonce par le constructeur américain de la suspension de sa production, a indiqué son directeur général Philippe Petitcolin.
«Nous allons avec notre partenaire General Electric effectuer une réduction très forte de notre production mais nous n'allons pas l'arrêter», a déclaré M.
Petitcolin, dans un entretien publié mardi sur le site internet du magazine l'Usine nouvelle.
Il fait ces déclarations au lendemain de l'annonce par Boeing de sa décision de suspendre à partir de janvier la production du 737 MAX, faute d'avoir obtenu l'aval des autorités aériennes pour le faire revoler, après deux accidents qui ont fait 346 morts en quelques mois. Le moteur Leap, développé par Safran et General Electric au sein de leur co-entreprise CFM International, équipe plus de la moitié des Airbus A320neo et la totalité des Boeing 737 MAX.
Ces derniers sont cloués au sol depuis le 13 mars.
«Cette production devra être la plus faible possible, tout en maintenant l'intérêt d'avoir une ligne de production ouverte. Produire un ou deux moteurs par semaine n'aurait aucun sens», a ajouté M. Petitcolin sans pouvoir avancer de chiffre dans l'immédiat.
Sur le plan social, il a précisé qu'il était encore «trop tôt» à ce stade pour dire quelles seraient les conséquences de cette réduction de cadence en particulier en Seine-et-Marne (région parisienne) où sont produits les moteurs.
«Tout cela doit être discuté et débattu avec les partenaires sociaux avant la fin de cette semaine», a-t-il poursuivi. Quant à l'impact financier, «tout dépendra de ce que l'on produira et de ce que nous devrons stocker», a-t-il estimé, précisant qu'«en réduisant les cadences comme nous envisageons de le faire, cela coûtera moins cher que d'en livrer 80 et quelque par mois qui ne sont pas payés».
Début septembre, le groupe estimait que «chaque trimestre supplémentaire coûtera de l'ordre de 300 millions de cash». Mais selon M. Petitcolin l'impact «sera plus au niveau de la rentabilité des moyens et des personnels que du cash».
«Jusqu'à présent, on a parlé du cash car ces moteurs étaient vendus, livrés, mais pas payés.
Demain, on ne pourra pas les facturer à qui que ce soit, ils constitueront un stock.
Ces stocks risquent d'amener des surcoûts», a-t-il ajouté.