Qualité de la production Oran : La «Clémentine de Messerghine» en voie de labellisation

Publié par DK NEWS le 20-12-2019, 17h02 | 41

 Les producteurs d’orange de Misserghine (ouest d’Oran) font une véritable course contre la montre pour labelliser l’orange "clémentine", considérée comme un fruit local d’excellence dans le secteur des agrumes.

Cette qualité prédispose ce fruit à figurer dans la liste des produits agricoles labellisés sur le plan national, à l’instar de "deglet nour", les "figues séchées" de Beni Maouche et le fromage traditionnel "Bouhaza".
Les procédures de labellisation de ce type de fruit hivernal, qui prendra le nom de "clémentine de Misserghine", sont en voie d’achèvement, après avoir parcouru plusieurs étapes, a indiqué à l’APS le président de l’association des agriculteurs de la "clémentine de Misserghine", qui chapeaute cette opération en coordination avec la Direction locale des Services Agricoles (DSA). Cette opération, entamée dès la création de cette association en décembre 2018 et rassemblant près une vingtaine d’agriculteurs, est entrée dans l’étape de préparation du cahier des charges, qui sera bientôt prêt, selon le président de l’association, Khellil Bekhedda, un agriculteur possédant une exploitation spécialisée dans la production de l’orange "clémentine" dans la commune de "Misserghine", depuis 1966. De son côté, la chargée du dossier de labellisation au niveau des services agricoles d’Oran a déclaré que "la préparation du cahier des charges sera achevée dans un délai d’un mois.
Le dossier sera, ensuite, déposé auprès du comité chargé de la qualité du ministère de l’agriculture, du développement rural et de la pêche", signalant à ce propos qu’ "il ne reste, dans cette opération, que la mise en place du processus technique de production de la clémentine et le suivi des agriculteurs dans les méthodes de cueillette de ce fruit, qui se déroule, actuellement, de manière satisfaisante". A travers le cahier des charges, qui renferme les données sur les particularités du produit ainsi que le relief et le climat de la région de Misserghine, qui est le berceau de ce produit, un comité auxiliaire a été installé pour suivre les différentes étapes de labellisation, en association avec des experts de différentes structures techniques et universitaires, et effectuer les analyses nécessaires du sol et la qualité des eaux, ainsi que l’organisation des tests de goût, a précisé Salima Hasnaoui.
Pour elle, "le secret de la clémentine réside dans ses différentes particularités, en comparaison avec le reste des oranges et des agrumes, en général, en plus du volet concernant la teneur en jus et le goût, l’odeur et l’arôme".
Salima Hasnaoui a faitsavoir que les différentes analyses ont montré des résultats importants concernant ce fruit, notamment sur le plan de la qualité du fructose, du saccharose et la vitamine C, entre autres.
Les producteurs de clémentine des régions de Misserghine et Boutlelis ont hérité cette activité agricole de pères en fils.
Ils sont devenus, avec le temps, l’expérience et la pratique, de véritables techniciens et spécialistes dans la production des agrumes, maitrisant aussi leur processus technique.
Il en a résulté que le fruit a sauvegardé ses spécificités uniques dans la région, ainsi que son goût qui le rend si caractéristique par rapport aux autres types d’oranges, selon le secrétaire général de la chambre de l’agriculture d’Oran, Zeddam Houari.
La labellisation de ce produit local vise sa valorisation et sa réhabilitation en vue de l’intensification de la production et d’aller vers son exportation, a indiqué le président du conseil interprofessionnel de la filière des agrumes, Mohamed Derbal. La première étape de ce travail commun entre agriculteurs et l’APC de Misserghine a été l’organisation la "fête de la clémentine", avec l’association d’un certain nombre d’agriculteurs, dans le but d’échanger les savoir-faire et développer cette filière. Selon des sources historiques, la clémentine est apparue en 1896, au niveau du centre de formation professionnelle de Messerghine, qui était, durant l’ère coloniale, géré par un prêtre, le père Clément. Celui-ci entreprendra un croisement naturel de l’orange mandarine avec un autre fruit sans pépins, pour donner naissance à un fruit baptisé "clémentine".