Amazon joue la transparence avec la France

Publié par DK NEWS le 25-12-2019, 17h21 | 4

Au moment où c’est tendu entre Paris et Washington sur le dossier de la taxe numérique, qui a vu les deux capitales se crépir le chignon au point que le président Tromp s’est permis de parler de «stupidité» du président français après l’adoption de taxe dite des GAFA, on continue de tirer sur la corde des deux côtés mettant les managers de sociétés dans des positions inconfortables.
La riposte de Washington qui a promis de soumettre les produits importés de France, notamment les vins et les parfums, à une taxe douanière de 100%n à faire réagir les acteurs français du vin qui, à l’aide de leurs calculettes ont vite situé le niveau des dégâts.
Pour leur part, les sociétés américaines de l’internet continuent de faire l’objet de pression des autorités européennes mais aussi d’une opinion publique qui n’arrive toujours pas à admettre le fait accompli que leur imposent ces mastodontes rompus aux jeux de l’optimisation fiscale et qui grâce à cela s’en sortent avec une pression fiscale réduite à sa plus simple expression.
Pour faire bonne figure, beaucoup d’annonces ont été faites, notamment pour contribuer au développement de la presse, à la moralisation des pratiques en matière de données personnelles….etc! Dabs ce lot, Amazon vient de faire un geste en jouant la pleine transparence sur le niveau de sa contribution fiscale en France.
« Amazon contre-attaque.
Régulièrement accusé de ne pas payer suffisamment d'impôts en France, écrit le site 20minutes.fr, le géant américain de la distribution en ligne a décidé mercredi soir d'en rendre public le montant.
Amazon assure avoir contribué aux recettes fiscales de l'Hexagone à hauteur de 250 millions d'euros l'année dernière, sur un chiffre d'affaires de 4,5 milliards d'euros », ajoute-t-il dans un papier mis en ligne le 19 décembre dernier. La société de commerce électronique américaine a précisé que sur ce montant, « plus de 150 millions d'euros correspondent à des prélèvements directs (impôt sur les sociétés, cotisations patronales, impôts locaux, etc.) », soit des montants perçus pour le compte de l’administration française.
Amazon s’est toutefois gardé de donner la moindre indication sur ses bénéfices. 
Pour l’ancien secrétaire d’Etat au numérique, Mounir Mahdjoubi, l’annonce constitue un pas à prendre en considération, mais il demeure dubitatif sur « sur les activités qui correspondent à ce chiffre d'affaires et la répartition des impôts qu'ils payent, inique-t-il, avant de poursuivre : C'est comme s'ils voulaient minimiser l'importance de l'impôt sur les sociétés, en insistant sur les cotisations», peut-on lire sur ce même site qui rappelle au passage que ce responsable français avait accusé auparavant les sociétés de l’internet américaines d’avoir déclaré l’année dernier, en France, « un chiffre d'affaires quatre fois inférieur à celui réalisé effectivement, engendrant un manque à gagner d'un milliard d'euros pour le fisc.»