Aïn Defla: Accorder davantage d'importance à la gestion des musées nationaux

Publié par DK NEWS le 01-01-2020, 17h40 | 15

Les participants à la rencontre nationale  sur les musées ont mis l’accent mardi à Aïn Defla sur la nécessité  d’accorder une plus grande importance au volet inhérent à la gestion des  musées nationaux, soutenant que cette action est de nature à valoriser le  patrimoine culturel national de telle sorte qu’il puisse s’acquitter de son  rôle culturel, civilisationnel et économique. 
Lors de la dernière journée de cette manifestation culturelle ouverte deux  jours plus tôt au musée municipal de Aïn Defla, nombre d’intervenants ont  recommandé davantage de rigueur dans la gestion des musées nationaux, une  action qui, s’il venait à être menée avec constance, permettrait d’en  montrer les richesses est de mettre en avant sa diversité, ont-ils soutenu. 
L'intervenant, Dr Salim Annane, enseignant à la faculté d’archéologie de  l’université d’Alger 2, a déploré le fait que les réserves archéologiques  des musées nationaux soient transformées en dépôt où est entreposé «tout  objet ne servant à rien». «Tout ce dont on n’a pas besoin on le met au niveau de la réserve  archéologique alors que cette dernière est considérée comme le c£ur battant  du musée car en alimentant les salles d’exposition en objet d’arts»,  s’est-il insurgé. Il a toutefois fait remarquer que cette dernière mission (l’alimentation  des salles d’exposition) n’est pas réalisée à l’heure actuelle compte tenu  du fait que les objets d’art entreposés au niveau de la réserve  archéologique ne sont ni répertoriés, ni inventoriés. 
«J’ai réalisé ma thèse de doctorat sur la réserve du musée de Djemila  (2016) et je peux vous assurer que les objets qui y sont entreposés n’ont  pas été touchées depuis l’époque remontant à la présence Française en  Algérie où des fouilles avaient été réalisées», a-t-il témoigné, déplorant  l’inexistence de l’inventaire quantitatif y afférent. Affirmant que cet état de fait s’applique à nombre de musées de sites du  pays, il a regretté que cette richesse «dormante» ne profite pas aux  visiteurs des salles d’expositions des musées ainsi qu’aux chercheurs  versés dans le domaine. Selon lui, ce genre de rencontre doit, avant tout, constituer une  opportunité pour sensibiliser les acteurs du secteur culturel sur  l’importance de la gestion des objets archéologiques de la réserve où ils  sont entreposés. 
Le Conservateur du Musée des antiquités d’Alger, Aït Allak Chafiaâ a, de  son côté, relevé que les objets conservés au sein de cette structure sont  révélateurs des civilisations antiques qu’a connues l’Algérie. 
«Durant la présence française en Algérie, ce musée n’était, en vérité, pas  uniquement celui d’Alger mais celui de l’Algérie dans la mesure où les  autorités coloniales y ramenait les meilleures objets archéologiques  trouvés sur tout le territoire du pays», a-t-elle observé, mettant en  exergue l’importance de fédérer les efforts pour sauvegarder le patrimoine  culturel national. Lui emboîtant le pas, le chargé de la rénovation du Musée public d’art et  des expressions culturels (ex-palais Hadj Ahmed Bey) de Constantine,  Benkhellifati Abderraouf, a mis en avant l’importance d’adhérer aux efforts  visant la préservation du patrimoine national et sa valorisation afin d’en  montrer la diversité. 
«Constantine est assurément un musée ouvert à l’extérieur et il est de  notre devoir de transmettre aux jeunes générations des facettes de leur  identité et de leur histoire», a-t-il dit en substance. Des expositions, des communications et des ateliers pédagogiques ont  figuré au programme de cette rencontre nationale sur les musées à laquelle  ont pris part huit musées nationaux ainsi que l’Office National de Gestion  et d’Exploitation des Biens Culturels Protégés.