
Les participants à la rencontre nationale sur les musées ont mis l’accent mardi à Aïn Defla sur la nécessité d’accorder une plus grande importance au volet inhérent à la gestion des musées nationaux, soutenant que cette action est de nature à valoriser le patrimoine culturel national de telle sorte qu’il puisse s’acquitter de son rôle culturel, civilisationnel et économique.
Lors de la dernière journée de cette manifestation culturelle ouverte deux jours plus tôt au musée municipal de Aïn Defla, nombre d’intervenants ont recommandé davantage de rigueur dans la gestion des musées nationaux, une action qui, s’il venait à être menée avec constance, permettrait d’en montrer les richesses est de mettre en avant sa diversité, ont-ils soutenu.
L'intervenant, Dr Salim Annane, enseignant à la faculté d’archéologie de l’université d’Alger 2, a déploré le fait que les réserves archéologiques des musées nationaux soient transformées en dépôt où est entreposé «tout objet ne servant à rien». «Tout ce dont on n’a pas besoin on le met au niveau de la réserve archéologique alors que cette dernière est considérée comme le c£ur battant du musée car en alimentant les salles d’exposition en objet d’arts», s’est-il insurgé. Il a toutefois fait remarquer que cette dernière mission (l’alimentation des salles d’exposition) n’est pas réalisée à l’heure actuelle compte tenu du fait que les objets d’art entreposés au niveau de la réserve archéologique ne sont ni répertoriés, ni inventoriés.
«J’ai réalisé ma thèse de doctorat sur la réserve du musée de Djemila (2016) et je peux vous assurer que les objets qui y sont entreposés n’ont pas été touchées depuis l’époque remontant à la présence Française en Algérie où des fouilles avaient été réalisées», a-t-il témoigné, déplorant l’inexistence de l’inventaire quantitatif y afférent. Affirmant que cet état de fait s’applique à nombre de musées de sites du pays, il a regretté que cette richesse «dormante» ne profite pas aux visiteurs des salles d’expositions des musées ainsi qu’aux chercheurs versés dans le domaine. Selon lui, ce genre de rencontre doit, avant tout, constituer une opportunité pour sensibiliser les acteurs du secteur culturel sur l’importance de la gestion des objets archéologiques de la réserve où ils sont entreposés.
Le Conservateur du Musée des antiquités d’Alger, Aït Allak Chafiaâ a, de son côté, relevé que les objets conservés au sein de cette structure sont révélateurs des civilisations antiques qu’a connues l’Algérie.
«Durant la présence française en Algérie, ce musée n’était, en vérité, pas uniquement celui d’Alger mais celui de l’Algérie dans la mesure où les autorités coloniales y ramenait les meilleures objets archéologiques trouvés sur tout le territoire du pays», a-t-elle observé, mettant en exergue l’importance de fédérer les efforts pour sauvegarder le patrimoine culturel national. Lui emboîtant le pas, le chargé de la rénovation du Musée public d’art et des expressions culturels (ex-palais Hadj Ahmed Bey) de Constantine, Benkhellifati Abderraouf, a mis en avant l’importance d’adhérer aux efforts visant la préservation du patrimoine national et sa valorisation afin d’en montrer la diversité.
«Constantine est assurément un musée ouvert à l’extérieur et il est de notre devoir de transmettre aux jeunes générations des facettes de leur identité et de leur histoire», a-t-il dit en substance. Des expositions, des communications et des ateliers pédagogiques ont figuré au programme de cette rencontre nationale sur les musées à laquelle ont pris part huit musées nationaux ainsi que l’Office National de Gestion et d’Exploitation des Biens Culturels Protégés.