
Prés de 74% d’un échantillon de 421 consommateurs de la wilaya de Boumerdes, interrogés au titre d’un sondage sur la publicité trompeuse et son impact sur le consommateur et le marché, se sont dits avoir été victimes de ce type de publicité, a dévoilé mardi le réalisateur de cette enquête de terrain.
«Prés de 74% d’un total de 421 personnes interrogées au titre de ce sondage, en 2019, ont déclaré avoir été victimes d’une publicité trompeuse», a indiqué l’expert Smati Karim, au 2ème jour de la conférence nationale sur la «Publicité trompeuse et son impact sur le consommateur et le marché».
Il a, aussi, fait part d’un taux de prés de 62%, d’un total de 286 opérateurs économiques interrogés, au titre du même sondage «également victimes de la publicité trompeuse».
A une question sur leur réaction à cette tromperie, 89% des consommateurs-victimes ont déclaré «n’avoir rien fait», au moment ou 6% sont arrivés à un accord à l’amiable, 3% ont introduit des plaintes en justice, et 2% une plainte auprès de la direction du commerce de la wilaya.
S’agissant des opérateurs économiques trompés sur leurs marchandises, un taux de 86% ont déclaré n’avoir «rien entrepris», au moment ou 4% sont arrivés à un accord à l’amiable, 8% ont introduit des plaintes en justice, et 2% une plainte auprès de la direction du commerce de la wilaya, a ajouté M. Smati, occupant le poste d’enquêteur principal à la concurrence et aux enquêtes économiques, auprès de la direction du commerce.
Concernant la nature de la marchandise, objet de la tromperie, le réalisateur du sondage a indiqué qu’une majorité des personnes interrogées (entre consommateurs et opérateurs économiques) ont cité des produits alimentaires, suivis en 2eme place par les produits industriels, les prestations de services, puis les matières premières et les prestations de transport.
Le même sondage a fait ressortir qu’un taux de 92% des consommateurs et 87% des opérateurs économiques « n’ont aucune connaissance de la loi régissant la publicité commerciale en Algérie».
«La publicité trompeuse est une pratique commerciale déloyale, considérée comme une entrave à la concurrence loyale entre exposants, producteurs et entreprises économiques», a indiqué, à ce propos, Arkoubi Ouali, président du bureau de wilaya de l’Organisation algérienne pour la protection et l’orientation du consommateur et son environnement (APOCE).
Ajoutant que cette pratique est une «contrainte à la satisfaction du consommateur», qui «perd ainsi toute confiance dans les produits et prestations proposés sur le marché».
Un fait qui, selon lui, peut aboutir à la «réduction des parts du marché et des gains des entreprises algériennes, tout en touchant à la santé et sécurité du consommateur».
D’où l’appel lancé par M. Arkoub , en direction des associations de consommateurs, pour jouer pleinement leur « rôle complémentaire «, aux organismes administratifs dédiés à la protection du consommateur contre les pratiques commerciales déloyales de certains opérateurs, dont la publicité trompeuse .
Le responsable n’a pas manqué de louer le rôle dévolue, ces cinq dernières années, aux nombreuses associations du domaine dans la sensibilisation du consommateur contre les risques inhérents à ces pratiques déloyales.
Sachant que « ce type d’activités associatives dédiées à la protection du consommateur étaient quasiment inexistantes, il y’a une dizaine d’année «, a- t-il relevé.