Irak-Iran Le général iranien Qassem Soleimani tué sur ordre du président Trump

Publié par DK NEWS le 03-01-2020, 16h32 | 16

Citant des sources au sein du Hachd al-Chaabi, puissante coalition de  paramilitaires majoritairement pro-Iran désormais intégrés à l'Etat  irakien, la  télévision officielle a affirmé que le général Soleimani avait été tué, de  même  qu'Abou Mehdi al-Mouhandis, le numéro deux du Hachd. Plusieurs responsables  des  services de sécurité et du Hachd ont confirmé ces morts. 
Le Hachd al-Chaabi a confirmé que son numéro deux Abou Mehdi al-Mouhandis  et le général  iranien Qassem Soleimani avaient été tués «dans un raid américain». Washington n'a pas jusqu'ici commenté le bombardement meurtrier qui a visé   dans la nuit de jeudi à vendredi un convoi du Hachd al-Chaabi près de  l'aéroport de Bagdad

Le Pentagone confirme avoir organisé l’attaque
Le Pentagone a confirmé jeudi soir avoir  tué le général iranien Qassem Soleimani dans un bombardement à Bagdad,  sur ordre du président américain Donald Trump. A Téhéran, une réunion  d'urgence  du Conseil de sécurité nationale a été ordonnée. «Sur ordre du président, l'armée américaine a pris des mesures défensives  décisives pour protéger le personnel américain à l'étranger en tuant Qassem  Soleimani», a indiqué le ministère américain de la Défense dans un  communiqué. 
Le président n'a pas immédiatement fait de commentaire mais il a tweeté un  drapeau américain. 
Le Pentagone a pris soin de souligner que le général Soleimani était le  chef des opérations extérieures des Gardiens de la révolution, une  organisation  
considérée comme terroriste par Washington depuis avril dernier. Le général iranien présidait aux négociations pour former le futur  gouvernement irakien. 
«Le Général Soleimani préparait activement des plans pour attaquer des  diplomates et des militaires américains en Irak et à travers la région»,  ajoute  le communiqué, qui attribue au général iranien la mort de «centaines»  de soldats américains et alliés. 
Cette frappe contre un dirigeant d'un pays auquel les Etats-Unis n'ont  pas  formellement déclaré la guerre a été diversement accueillie à Washington. 
«Il n'a eu que ce qu'il méritait», a tweeté le sénateur républicain Tom  Cotton  
«Soleimani était un ennemi des Etats-Unis, la question n'est pas là», a noté le sénateur démocrate Chris Murphy dans un tweet. «La question est  celle-ci: est ce que l'Amérique a assassiné, sans autorisation du Congrès,  la  deuxième personnalité d'Iran, provoquant consciemment une guerre régionale  massive?» 
La mort du général Qassem Soleimani dans un raid américain à Bagdad,  sur ordre du président Donald Trump, est une «escalade extrêmement  dangereuse  et imprudente», a prévenu vendredi sur Twitter le ministre iranien des  Affaires étrangères,  Mohammad Javad Zarif. «Soleimani a rejoint nos frères martyrs mais notre revanche sur l'Amérique   sera terrible», a pour sa part réagi, également sur Twitter, Mohsen Rezai,  un  ancien chef des Gardiens de la révolution. 
 
L’Iran  nomme un nouveau chef de la «force Al-Qods»
Le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali  Khamenei, a nommé, Esmaïl Qaani, comme nouveau chef de la «force al-Qods»  en remplacement de Qassem Soleimani, tué vendredi dans un raid américain  sur l'aéroport de Baghdad, selon un communiqué de la présidence cité par  des médias locaux.  «Après le martyr du glorieux général Qassem Soleimani, je nomme le  brigadier général Esmaïl Qaani commandant de la force al-Qods des Gardiens  de la Révolution», a déclaré l'ayatollah Ali Khamenei dans un communiqué  publié sur son site officiel.  M. Qaani était jusqu'ici chef-adjoint de la Force Al-Qods, en charge des  opérations extérieures de l'Iran.  L'ayatollah Khamenei l'a décrit comme  «l'un des commandants les plus décorés» des Gardiens de la Révolution,  l'armée d'élite iranienne, depuis la guerre Iran-Irak (1980-1988). 
 «Les ordres de la Force Al-Qods demeurent exactement les mêmes que sous  la direction du martyr Soleimani», a poursuivi le guide suprême
 
La Russie condamne et se démarque de la manœuvreaméricaine
La porte-parole de la diplomatie russe, Maria  Zakharova, a dénoncé vendredi le bombardement américain visant le général  iranien en Irak, Qassem Soleimani, estimant que c'est «une man£uvre qui ne  fera qu'aggraver l'escalade militaire» dans la région.      «Outre une escalade des tensions dans la région, qui frappera certainement  des millions de gens, ceci ne mènera (à rien, ndlr )», a-t-elle écrit  sur  sa page Facebook. 
Selon Maraia Zakharova, les Etats-Unis ne se sont pas adressés au Conseil  de sécurité des Nations unies pour «condamner» l'attaque contre l'ambassade  des Etats-Unis à Baghdad, après des frappes aériennes américaines ayant  pris pour cible, dimanche, les forces pro-gouvernementales du «Hachd  al-Chaabi» irakiennes à la frontière irako-syrienne. 
 «Cela signifie, fait remarquer M. Zakharova, que la réaction  internationale ne lÆa pas intéressé. Mais il s'est montré intéressé par le  changement de la situation dans la région. DÆailleurs, pendant les cinq ou  six dernières années, les Etats-Unis ont bloqué à plusieurs reprises les  déclarations du président du Conseil de sécurité condamnant les attaques  contre les ambassades des autres pays. Il y en a plusieurs exemples»,  a-t-elle soutenu. 
Pour sa part, le ministère des Affaires étrangères russe a indiqué, dans  un communiqué publié sur son site officiel, que la démarche de Washington  «aurait de graves répercussions pour la paix et la stabilité dans la  Région’’
 
 L'Otan «surveille la situation de très près»
L'alliance nord-atlantique (Otan) «surveille  la situation de très près» après la mort du général iranien , Qassem  Soleimani, dans un raid américain vendredi à Baghdad, a déclaré un  porte-parole de l'organisation.  
«L'Otan surveille la situation dans la région de très près. Nous restons  en contact rapproché et régulier avec les autorités américaines», a réagi  le porte-parole de l'Otan, dans une déclaration aux médias.     
L'Alliance nord-atlantique maintient une présence limitée sur le territoire  irakien. A la demande du gouvernement irakien, elle mène une mission de  formation des forces du pays pour empêcher le retour de l'Etat islamique.  «La sécurité de notre personnel en Irak est primordiale. Nous continuons  de prendre toutes les précautions nécessaires», a ajouté le  porte-parole.

La France redoute une escalade militairedans la région 
La France a exprimé, vendredi, sa crainte de voir  une escalade militaire s'emparer  du Moyen-Orient, après la mort du général  iranien, Qassem Soleimani, tué par les Etats-Unis à Bagdad, estimant par la  voie d'Amélie de Montchalin, secrétaire d'Etat aux Affaires européennes,  que «l'escalade militaire (était) toujours dangereuse». «On se réveille dans un monde plus dangereux. L'escalade militaire est  toujours dangereuse», a-t-elle déclaré au micro de la radio  RTL. «Quand de telles opérations ont lieu, on voit bien que l'escalade est en  marche alors que nous souhaitons avant tout la stabilité et la  désescalade», a-t-elle ajouté.  Le général Soleimani, homme-clé de l'influence iranienne au Moyen-Orient  et chef de la Force Qods des Gardiens de la révolution, chargée des  opérations extérieures de la République islamique, a été tué, ainsi qu'un  dirigeant irakien dans un raid américain à Bagdad, suscitant les appels à  la «vengeance» de l'Iran et attisant les craintes d'un conflit ouvert entre  Washington et Téhéran. Le président américain, Donald Trump, a lui-même donné l'ordre de «tuer»  Soleimani, selon le Pentagone. «Tous les efforts que la France mène (...) dans toutes les régions du  monde, c'est nous assurer que nous créons les conditions d'une paix en tout  cas d'une stabilité», a poursuivi Amélie de Montchalin, en indiquant que le  président Emmanuel Macron et le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves  Le Drian s'entretiendraient dans la journée avec «les acteurs de la région»  sans donner de précision. «Au niveau européen, il faut qu'on travaille dans des cadres multilatéraux  collectifs et éviter que les puissances, les unes contre les autres,  fassent leur jeu de façon imprévisible», a encore déclaré la secrétaire  d'Etat. «Notre rôle, ce n'est pas de se placer d'un côté ou d'un autre  c'est de parler avec tout le monde».