Oum El Bouaghi : L’association «les amis de la culture» à la conquête du patrimoine matériel amazigh

Publié par DK NEWS le 10-01-2020, 15h21 | 21

Depuis sa création en 2013, les actions de cette association dans ce  domaine consistent, selon son président Mekki Hamli, à ‘‘se déplacer dans  les campagnes et les zones rurales des wilayas d'Oum El Bouaghi, Khenchela  et Batna, dans le but d'acquérir et collecter tout ce qui touche à  l’identité amazighe, notamment les ustensiles en poterie, en pierre, ainsi  que les habits et les bijoux traditionnels pour les faire découvrir aux  nouvelles générations’’. «L'association a pu se procurer, depuis sa création, une kheima tissée  dans des coloris reflétant l'identité amazighe de la région de Khenchela «,  a souligné la même source, précisant que «cette kheima, confectionnée par  les mains expertes de la femme amazighe, est dressée chaque année à  l’occasion de Yennayer à l'intérieur des lieux d’exposition pour perpétuer  une tradition ancestrale». 
Et d’ajouter : «A l'intérieur de cette kheima, plusieurs articles  symbolisant l'identité amazighe sont exposés  dont +sifria+, un récipient en cuivre dans lequel le +Aich+ (le plomb) est  préparé pour célébrer Yennayer avec de la viande séchée et des légumes de  saison telles que les pommes de terre et les carottes». 

Des objets anciens traduisant le quotidien de la  population amazighe 
Selon M. Hamli, l'association «les amis de la culture» possède une  collection d’articles et d’objets anciens rassemblées ces dernières années  dans différents lieux de vie des populations amazighes à travers  l'histoire, légués par les ancêtres et utilisés quotidiennement, afin de  «les exposer à chaque occasion pour mettre en valeur l'histoire amazighe». 
Il s’agit notamment de «bernous» en laine pour hommes, «El Lhaf» porté par  les femmes, orné de couleurs et de broderies typiquement amazighes, «El  Kherdj» tissé avec du fil et servant à transporter des charges sur le dos  des ânes, «Laâdila», confectionnée sous forme d'un sac dans lequel sont  amassés les grains de blé et «chekdef», dispositif en fer placé sur le dos  des bêtes pour y transporter des pierres, a confié le président de  l’association «les amis de la culture». 
Et de renchérir : «Concernant les récipients en terre cuite que  l'association a collectés, il y a +Ezzir+, une grande jarre en poterie,  large au milieu avec une base rétrécie servant à conserver le beurre pour  en faire du «D’hene» et aussi un ustensile appelé +El Borma+ réservée à la  cuisson de différents mets culinaires». 
 
Yennayer, au premier plan des activités des associations  culturelles 
Plusieurs associations culturelles, activant sur le territoire de la  wilaya d’Oum El Bouaghi, £uvrent à travers leurs programmes dédiés à la  célébration d’événements culturels, à la préparation du nouvel an amazigh  «Yennayer», correspondant au 12 janvier de chaque année et symbolisant  historiquement la victoire du roi berbère Chachnak sur Ramsès et son armée  il y a 2970 ans, et participer à des expositions pour faire revivre les  coutumes, les traditions amazighes et l'histoire de la région. 
Ces associations concoctent, en ce sens, des plats traditionnels comme «El  Aich», «Chekhchoukha», «Ghrayef» et «Rfis», à l’instar des associations  «Ahfad Aissa Djermouni» et «Assala oua Tawassoul», activant toutes les deux  dans la wilaya d’Oum El Bouaghi et qui se retrouvent à l'occasion du nouvel  an amazigh propulsées au-devant de la scène à la faveur de leurs  expositions. Parmi les articles exposés, il y a des objets étroitement liés aux  traditions de la femme amazighe en matière de vêtements comme «El Melhefa»,  l'un des habits caractéristiques de la femme amazighe, des bijoux en argent  comme «El Khelkhal», «Jbine» et «El Khelala», et ce, en plus de «Telthima»,  un morceau de tissu avec lequel la femme berbère recouvre sa tête, a  affirmé Damouna Tahir, président de l'association «Ahfad Aissa  Djermouni».