Le Premier ministre tunisien désigné Habib Jemli a présenté vendredi devant les parlementaires les grands axes du programme de son exécutif qui était «le fruit d'un long marathon» de concertations avec les principaux acteurs politiques et sociaux du pays.
Trois mois après les législatives M. Jemli propose un gouvernement présenté comme «indépendant», après l'échec des négociations avec les nombreux partis siégeant à l'Assemblée pour rassembler une coalition gouvernementale.
Il faut la majorité absolue des députés, soit 109 voix sur 217 pour la validation de la composante du gouvernement proposée par Jemli. A l'ouverture vendredi de la plénière consacrée au vote de confiance au gouvernement, M. Jemli, cité par l'Agence TAP, a expliqué qu'il a «choisi l'équipe sur la base de l'intégrité, de la compétence, de la capacité de gestion et de réalisation dans l'unité, loin des considérations partisanes qui ne cadrent pas avec la conjoncture du pays». «Le gouvernement est le fruit d'un long et difficile marathon de concertations avec les principaux acteurs politiques et sociaux».
Et d'affirmer que «la nouvelle équipe choisie a exprimé son enthousiasme d'assumer pleinement sa responsabilité nationale et d'atteindre les objectifs escomptés», relevant que «les Tunisiens sont exaspérés par les tiraillements politiques et attendent de la classe politique des solutions face à la détérioration de leur pouvoir d'achat et la garantie d'un avenir meilleur pour leurs enfants». Jemli a tenu dans ce sens à préciser qu'il ne s'engagera pas dans des promesses irréalistes et irréalisables.
Le chef du gouvernement désigné a annoncé dans son allocution la création d'une charte d'honneur fixant les responsabilités des membres du gouvernement.
Il a parlé dans ce sens d'une nouvelle démarche basée sur l’évaluation, le contrôle et la redevabilité de chaque membre du gouvernement, laquelle démarche, sera généralisée à toutes les institutions pour baliser le terrain à un «Etat de gouvernance politique responsable».
En vertu de la charte, explique M. Jemli, chaque membre présente son programme détaillé au parlement, s'engage à le réaliser et dresse ensuite le bilan de son action. Il a ajouté que l'équipe, qui se tient à équidistance de tous les partis, demande le soutien du parlement pour entamer son programme.
«Nous somme conscients du poids des responsabilités et nous affirmons notre disposition à faire face aux difficultés et aux défis. La Tunisie recèle un important potentiel humain qui lui garantit les attributs de la réussite», a-t-il estimé, réitérant la détermination de la nouvelle équipe gouvernementale à £uvrer sans relâche pour réaliser la stabilité économique et sociale. «Nous n'avons d'autre choix que de réussir».
Le chef du gouvernement désigné a, sur un tout autre registre, exprimé l'inquiétude face à la situation en Libye, mettant en évidence l'engagement à poursuivre les efforts pour faire prévaloir le bon sens et le consensus entre les factions libyennes sous les auspices des Nations Unies. En conclusion Jemli s'est dit prêt à revoir sa composition si nécessaire. D'après la Constitution tunisienne, en cas d'échec du vote, le président «engage des consultations dans un délai de dix jours avec les partis et les groupes parlementaires, en vue de charger la personnalité jugée la plus apte, de former un gouvernement dans un délai maximum d'un mois» renouvelable une fois.