Tunisie: Le gouvernement proposé est «le fruit d'un long et difficile marathon» de concertations (Jemli)

Publié par DK NEWS le 10-01-2020, 16h01 | 5

Le Premier ministre tunisien désigné Habib Jemli  a présenté vendredi devant les parlementaires les grands axes du programme  de son exécutif qui était «le fruit d'un long marathon» de concertations  avec les principaux acteurs politiques et sociaux du pays. 
Trois mois après les législatives M. Jemli propose un gouvernement  présenté comme «indépendant», après l'échec des négociations avec les  nombreux partis siégeant à l'Assemblée pour rassembler une coalition  gouvernementale. 
Il faut la majorité absolue des députés, soit 109 voix sur 217 pour la  validation de la composante du gouvernement proposée par Jemli. A l'ouverture vendredi de la plénière consacrée au vote de confiance au  gouvernement, M. Jemli, cité par l'Agence TAP, a expliqué qu'il a «choisi  l'équipe sur la base de l'intégrité, de la compétence, de la capacité de  gestion et de réalisation dans l'unité, loin des considérations partisanes  qui ne cadrent pas avec la conjoncture du pays». «Le gouvernement est le  fruit d'un long et difficile marathon de concertations avec les principaux  acteurs politiques et sociaux». 
Et d'affirmer que «la nouvelle équipe choisie a exprimé son enthousiasme  d'assumer pleinement sa responsabilité nationale et d'atteindre les  objectifs escomptés», relevant que «les Tunisiens sont exaspérés par les  tiraillements politiques et attendent de la classe politique des solutions  face à la détérioration de leur pouvoir d'achat et la garantie d'un avenir  meilleur pour leurs enfants». Jemli a tenu dans ce sens à préciser qu'il ne s'engagera pas dans des  promesses irréalistes et irréalisables. 
Le chef du gouvernement désigné a annoncé dans son allocution la création  d'une charte d'honneur fixant les responsabilités des membres du  gouvernement. 
Il a parlé dans ce sens d'une nouvelle démarche basée sur l’évaluation, le  contrôle et la redevabilité de chaque membre du gouvernement, laquelle  démarche, sera généralisée à toutes les institutions pour baliser le  terrain à un «Etat de gouvernance politique responsable». 
En vertu de la charte, explique M. Jemli, chaque membre présente son  programme détaillé au parlement, s'engage à le réaliser et dresse ensuite  le bilan de son action. Il a ajouté que l'équipe, qui se tient à  équidistance de tous les partis, demande le soutien du parlement pour  entamer son programme. 
«Nous somme conscients du poids des responsabilités et nous affirmons  notre disposition à faire face aux difficultés et aux défis. La Tunisie  recèle un important potentiel humain qui lui garantit les attributs de la  réussite», a-t-il estimé, réitérant la détermination de la nouvelle équipe  gouvernementale à £uvrer sans relâche pour réaliser la stabilité économique  et sociale. «Nous n'avons d'autre choix que de réussir». 
Le chef du gouvernement désigné a, sur un tout autre registre, exprimé  l'inquiétude face à la situation en Libye, mettant en évidence l'engagement  à poursuivre les efforts pour faire prévaloir le bon sens et le consensus  entre les factions libyennes sous les auspices des Nations Unies.  En conclusion Jemli s'est dit prêt à revoir sa composition si nécessaire. D'après la Constitution tunisienne, en cas d'échec du vote, le président  «engage des consultations dans un délai de dix jours avec les partis et les  groupes parlementaires, en vue de charger la personnalité jugée la plus  apte, de former un gouvernement dans un délai maximum d'un mois»  renouvelable une fois.