Liban: Nouvelles manifestations contre le retard pour la formation d'un gouvernement

Publié par DK NEWS le 14-01-2020, 16h29 | 3

Les Libanais manifestaient à nouveau mardi   pour protester contre le retard mis dans la formation d'un nouveau   gouvernement, au 90ème jour d'un mouvement de contestation sans précédent,   ont rapporté les médias. 

Sous le slogan «la semaine de la colère», les manifestants qui réclament   depuis le 17 octobre le départ de la classe dirigeante accusée de   corruption et d'incompétence, ont coupé des axes routiers à l'aide de   bennes d'ordures et de pneus brûlés, selon des chaînes locales.  Le Liban est sans gouvernement depuis la démission fin octobre du Premier   ministre Saad Hariri, tandis qu'un nouveau cabinet peine à voir le jour   depuis la désignation le 19 décembre du nouveau Premier ministre Hassan   Diab.  La situation économique et financière, déjà largement précaire avant le   début du mouvement de protestation, n'a eu de cesse de se dégrader ces   dernières semaines, sur fond de restrictions draconiennes sur les retraits   bancaires et d'une dévaluation d'environ 40% de la monnaie nationale sur le   marché parallèle ayant provoqué un bond des prix. 
A Hasbaya (sud-est), dans le Akkar (nord), ou à Beyrouth, les manifestants   ont appelé à la formation immédiate d'un gouvernement de technocrates   indépendants des partis au pouvoir, qu'ils accusent d'avoir laissé sombrer   le pays dans la crise. 
Des colonnes de fumée provenant des pneus incendiés étaient visibles sur   plusieurs axes routiers à travers le pays. Des étudiants ont organisé des   sit-in notamment à Tripoli et à Habsaya.  «Tous les étudiants vont retourner dans la rue. Et que le pouvoir assume   les conséquences», a lancé un étudiant sur une chaîne locale à Tripoli.   «Notre mouvement était jusqu'ici pacifique et pourtant nous nous faisions   tabasser. Cette fois nous ne quitterons pas la rue», a renchéri une   manifestante à Jdeidé. 
Ces dernières semaines, les banques ont imposé des plafonds aux retraits.   La Banque mondiale a averti en novembre que la moitié de la population   pourrait sombrer dans la pauvreté. Le pays croule sous une dette avoisinant   les 90 milliards de dollars, soit plus de 150% du PIB.