Les trois pays européens cosignataires de l'accord sur le nucléaire iranien, France, Grande-Bretagne et Allemagne, ont déclenché mardi le mécanisme de règlement des différends prévu dans le texte afin de contraindre Téhéran à revenir au respect de ses engagements, ont annoncé leurs chefs de la diplomatie dans un communiqué commun.
«Ce faisant, nos trois pays ne rejoignent pas la campagne visant à exercer une pression maximale contre l'Iran», ont-ils ajouté, laissant entendre qu'ils ne voulaient pas se joindre à la politique de sanctions des Etats-Unis.
Selon la même source, les pays européens ne veulent pas privilégier les sanctions contre l'Iran et cherchent «bien au contraire à sauver l'accord sur le nucléaire».
«Nous agissons en toute bonne foi avec l'objectif primordial de préserver l'accord et dans l'espoir sincère de trouver une solution pour sortir de l'impasse par le biais d'un dialogue diplomatique constructif, tout en restant dans son cadre. Nous espérons ramener l'Iran au plein respect de ses engagements au titre du JCPOA», ont souligné Jean-Yves Le Drian, Heiko Maas et Dominic Raab.
IIs ont réitéré toutefois leur attachement au texte, rejetant l'appel du président américain Donald Trump à en sortir. Outre les trois pays européens, la Russie et la Chine sont aussi parties à l'accord. «Nous demeurons convaincus que cet accord historique et sa contribution en matière de non-prolifération servent nos intérêts de sécurité communs et renforcent l'ordre international fondé sur des règles», insistent Paris, Londres et Berlin. Le 5 janvier, Téhéran a annoncé la «cinquième et dernière phase» de son plan de réduction de ses engagements nucléaires en riposte à la sortie des Etats-Unis de l'accord en 2018 et au rétablissement de lourdes sanctions américaines qui étranglent l'économie iranienne. L'Iran a affirmé qu'il ne se sentait plus tenu par aucune limite «sur le nombre de ses centrifugeuses» utilisées pour la production de combustible nucléaire.