USA Des surveillants de prison demandent la clémence pour un condamné à mort

Publié par DK NEWS le 15-01-2020, 15h34 | 23

Plusieurs surveillants d'une prison du Tennessee ont demandé mardi au gouverneur de cet Etat du sud des Etats-Unis de gracier un condamné à mort, affirmant notamment qu'il avait sauvé la vie de plusieurs d'entre eux pendant son incarcération, selon ses avocats.
Nick Sutton, 59 ans, doit être exécuté le 20 février. Il est détenu dans une prison de Nashville depuis sa condamnation à mort pour le meurtre en janvier 1985 d'un autre prisonnier, Carl Estep.
Il purgeait une peine de prison à vie pour avoir battu à mort sa grand-mère en 1979.
Plusieurs responsables de l'administration pénitentiaire, dont trois agents, anciens comme en activité, ont toutefois soumis une demande de grâce au gouverneur Bill Lee. «Je dois la vie à Nick Sutton», affirme l'un d'eux, Tony Eden, expliquant que le détenu avait empêché que l'ancien surveillant soit pris en otage par d'autres prisonniers et l'avait escorté vers une partie plus sûre de la prison lors d'une émeute à l'été 1985.
1994, il aurait également sauvé la vie d'une surveillante qui avait perdu conscience après une chute en alertant le personnel de la prison.
Tony Eden ajoute avoir «vu Nick grandir et changer au fil des années, et je suis persuadé que Nick Sutton n'est pas le même homme qui a été jugé pour meurtre» il y a 34 ans.
Evoquant un «détenu modèle», l'ancien surveillant affirme que le prisonnier est un «parfait exemple de la capacité d'une personne à changer et qu'un condamné pour meurtre peut être réhabilité». Des membres du jury ayant prononcé sa sentence en 1986 se sont associés à la demande, ainsi qu'un des juges présents lors de son procès en appel.
Le magistrat a expliqué qu'à l'époque, l'avocat de la défense n'avait pas souligné l'environnement instable dans lequel M.
Sutton avait été élevé, ainsi que ses addictions, qui auraient pu constituer des circonstances atténuantes.
La fille aînée de sa victime Carl Estep, Rosemary Hall, demande aussi que la sentence soit commuée, estimant que «la souffrance endurée par (sa) famille serait encore aggravée» par l'exécution de Nick Sutton.
Après neuf ans d'interruption, le Tennessee a renoué avec la peine capitale en 2018 et exécuté depuis cinq condamnés, dont trois sur la chaise électrique.