Mali : 14 personnes tuées dans l'attaque d'un village peul du centre

Publié par DK NEWS le 17-01-2020, 16h25 | 7

Quatorze personnes ont été tués dans la nuit de  mercredi à jeudi dans un village peul du centre du Mali, région marquée par  des violences intercommunautaires ayant fait des centaines de morts ces  dernières années mais qui avait connu une accalmie depuis six mois, selon  un rapport des Nations Unies.

Précédemment, une source sécuritaire malienne avait fait état d'un bilan  de quinze morts civils. Selon un rapport de la Division des droits de l'homme et de la protection  de l'ONU,  "14 personnes ont été tuées, 2 blessées, plusieurs cases  incendiées au cours d'une attaque contre le village de Sinda, près de  Douentza, dans la région de Mopti". 
"Aux environs de 00h30 le 16 janvier, des hommes armés visiblement  habillés en tenue de chasseurs traditionnels (dozos) et circulant à bord de  motos ont fait incursion dans le village de Sinda, majoritairement habité  par les membres de la communauté peule et ont ouvert le feu sur les  habitants du village avec des fusils de chasse et mis feu aux habitations",  précise le rapport. Un élu de Douentza  cité par l'agence AFP, a annoncé que certaines  victimes avaient été "égorgés dans leur sommeil, d'autres après avoir été  arrêtés par de présumés chasseurs traditionnels communément appelés  +dozos+, ou en tout cas ils étaient habillés comme eux". 
Les victimes ont été inhumées jeudi par les habitants du village, "la peur  au ventre", a rapporté  un enseignant de Sinda. Depuis  2015  les affrontements se multiplient entre les Peuls et les  ethnies bambara et dogon, pratiquant essentiellement l'agriculture, qui ont  créé leurs "groupes d'autodéfense" en s'appuyant sur les groupes de  chasseurs traditionnels dozos. Les violences qui déchirent cette région depuis cinq ans ont culminé avec  le massacre le 23 mars 2019, attribué à des chasseurs dogons, de quelque  160 Peuls dans le village d'Ogossagou, près de la frontière avec le Burkina  Faso. 
En juin dernier, quelque 35 Dogons ont été tués à Sobane Da et une  quarantaine dans les villages de Gangafani et Yoro, pour ne citer que les  attaques les plus meurtrières. L'association de chasseurs dogons Dan Nan Ambassagou, officiellement  dissoute au lendemain du massacre d'Ogossagou, reste l'une des mieux  organisées et est régulièrement accusée par les associations peules d'être  responsable de ces attaques, ce qu'elle dément. 
Une accalmie avait été enregistrée depuis la signature en août d'accords  "de cessation des hostilités" par des groupes armés peuls et dogons du  centre du pays, en marge d'une visite du Premier ministre, Boubou  Cissé.