Règlement de la crise libyenne La Conférence de Berlin souligne le rôle important des pays voisins

Publié par DK NEWS le 21-01-2020, 16h29 | 7

«Nous soulignons le rôle important des pays voisins dans le processus de  stabilisation de la Libye», lit-on dans ce texte qui sera soumis en tant  que résolution devant le Conseil de sécurité de l'ONU. 
L'Algérie, qui partage près de 1.000 km de frontières avec la Libye, s'est  proposée dimanche à Berlin d'»accueillir un dialogue entre les frères  libyens». Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a indiqué lors de la  Conférence sur la Libye que l'Algérie était «prête à abriter ce dialogue  escompté entre les frères libyens», rappelant par la même occasion les  efforts menés par l'Algérie pour inciter les parties libyennes à adhérer au  processus de dialogue, parrainé par l'ONU et accompagné par l'Union  africaine (UA). 
M. Tebboune a rappelé, dans ce cadre, l'initiative de l'Algérie en mai  2014, pour la création du Mécanisme des pays voisins de la Libye, qui a  tenu sa première réunion à Alger, ainsi que les différents cycles de  dialogue qu'elle a abritées depuis mars 2015 entre les dirigeants des  partis politiques libyens dans le cadre des processus de dialogue,  supervisés par l'ONU.  
Au delà des offices menées loin des projecteurs afin de garantir la  réussite de sa démarche, l'Algérie a £uvré intensément pour la  stabilisation du cessez-le-feu, partant de son sens de solidarité à l'égard  du peuple libyen frère, a-t-il ajouté. La déclaration, rendue publique après quatre heures de discussions au  siège de la Chancellerie à Berlin, appelle «toutes les parties concernées à  redoubler d'efforts pour une suspension durable des hostilités, la  désescalade et un cessez-le-feu permanent». La trêve doit être accompagnée par le «repositionnement des armes lourdes,  de l'artillerie et des avions afin de les regrouper dans des casernes, et  mettre fin à toutes les mobilisations militaires, qu'elles soient soutenues  directement, ou indirectement, par les parties au conflit, sur tout le  territoire libyen et dans l'espace aérien». 
Pour s'assurer du respect effectif et durable de la fin des hostilités,  des rencontres inter-libyennes entre représentants militaires des deux  camps devraient être organisées prochainement. Une invitation sera lancée  «dans les prochains jours», a assuré Antonio Guterres, secrétaire général  de l'ONU. 
Pour la consolidation du cessez-le-feu, l'émissaire de l'ONU, Ghassan  Salamé, avait appelé les deux  camps rivaux à former une «Commission  militaire» composée de dix officiers, cinq (5) de chaque côté. Cette commission aura pour mission de définir sur le terrain les  mécanismes de mise en £uvre du cessez-le-feu. 
Les participants sont aussi tombés d'accord sur le strict respect de  l'embargo. «Cet embargo serait plus strictement contrôlé qu'auparavant», a  expliqué la chancelière lors d'une conférence de presse commune avec  Antonio Guterres, et l'émissaire de l'ONU en Libye, Ghassan Salamé. 
L'embargo a été décrété en 2011 par l'ONU mais est largement resté lettre  morte. Les pays participant à la conférence appellent le Conseil de sécurité à  «imposer les sanctions appropriées à ceux qui violent les dispositions du  cessez-le-feu». 
Le texte prévoit «le désarmement et le démantèlement des groupes armés et  des milices en Libye, suivi par l'intégration de leurs membres dans les  institutions civiles, sécuritaires et militaires» du pays. L'ONU est  invitée à appuyer ce processus. 
Le sommet appelle en outre «toutes les parties libyennes à reprendre le  processus politique global» mené sous les auspices de la Mission de l'ONU  en Libye (Manul) pour parvenir à une réconciliation inter-libyenne, en  exigeant des pays étrangers à renoncer à toute interférence dans le  conflit.   
La Manul prévoit une réunion inter-libyenne fin janvier à Genève, pour la  formation d'un gouvernement unifié qui aura pour charge de préparer des  élections parlementaires et présidentielles. Les participants soulignent l'importance de l'unification des institutions  libyennes, en particulier la Banque centrale libyenne et la Compagnie  nationale de pétrole (NOC), appellent toutes les parties à garantir la  sécurité des installations pétrolières et soulignent leur «refus de toute  tentative d'exploitation illégale des ressources énergétiques».

L'UA réitère la position commune de l'Afrique sur le cessez-le-feu en Libye 
Le président de la Commission de l'Union  africaine (UA), Moussa Faki Mahamat, a réitéré lundi la position commune de  l'Afrique en soutien à un cessez-le-feu «complet» et «sans conditions»  préalables en Libye et au respect de l'embargo des Nations Unies sur les  armes dans ce pays.  
M. Faki, qui a participé à la Conférence internationale sur la Libye  dimanche à Berlin, a mis l'accent, dans un communiqué publié lundi sur le site de l'UA, sur l'impératif essentiel de mettre en oeuvre «un  cessez-le-feu complet et sans conditions, le respect de l'embargo de l'ONU  sur les armes et la nécessité de poursuivre en justice les contrevenants».   
M. Mahamat a appelé, une nouvelle fois, au «retour d'un processus  politique inclusif mené et contrôlé par les Libyens et qui comprenne un  mécanisme de suivi efficace», selon le communiqué de l'UA publié dans la  foulée de la Conférence de haut niveau sur la Libye à Berlin, la capitale  de l'Allemagne. Le président de la Commission de l'UA a aussi souligné que la position de  l'organisation panafricaine sur la Libye était «claire : aucune solution  militaire ne peut résoudre ce conflit et chaque solution doit inclure un  processus politique mené par la Libye et comprenant un dialogue inclusif».   
Le Comité de haut niveau de l'UA sur la Libye, qui a été créé en 2011 peu  après le déclenchement de la crise libyenne, devrait organiser le 30  janvier une réunion de suivi dans la capitale de la République du Congo,  Brazzaville. La réunion devra évaluer l'évolution de la situation en Libye  en amont du prochain Sommet des chefs d'Etat et de gouvernement africains,  qui aura lieu les 9 et 10 février au siège de l'UA dans la capitale  éthiopienne Addis-Abeba, a indiqué l'UA.