Tunisie : Qalb Tounes appelle Fakhfakh à s'ouvrir sans exclusion

Publié par DK NEWS le 22-01-2020, 16h24 | 2

Dans une déclaration à l'issue de la réunion de son bureau politique, le  parti, cité par l'agence TAP, a affirmé qu'il n'avait «aucune réserve  initiale ou personnelle» contre le choix de l'ancien ministre Elyes  Fakhfakh pour former le gouvernement. 
 Qalb Tounes a également appelé le chef du gouvernement désigné à  «consulter toutes les forces vives et les partis sur la forme du  gouvernement, et à mettre en place le programme approprié afin d'assurer un  appui politique et parlementaire pour surmonter les défis et atteindre les  objectifs souhaités afin que la Tunisie sorte de sa profonde crise  économique et sociale». Toutefois, la formation politique représentée au Parlement par 38 députés,  a déploré le fait que le président Kais Saied «n'a pas consulté directement  les partis vainqueurs aux élections représentées à l'Assemblée des  représentants du peuple (ARP), et ne s'est pas appuyé sur les noms proposés  pour former le gouvernement».  La Présidence a annoncé lundi que le président Kais Saied a désigné  l'ex-ministre des Finances Elyes Fakhfakh pour former le prochain  gouvernement dans un délais d'un mois non renouvelable selon l'article 89  de la constitution, et devra proposer la composition du gouvernement devant  l'ARP, pour obtenir la confiance. 
L'article 89 de la constitution donne la latitude au président de la  République de choisir la personnalité qu'il estime la plus apte à former un  gouvernement. 
De son côté, M. Fakhfakh a déclaré après avoir reçu la lettre de mandat du  chef de l'Etat, qu'il travaillerait à rendre son gouvernement «en harmonie  avec les espoirs formulés par le peuple tunisien lors des dernières  élections», indiquant que son gouvernement «serait composé d'une équipe  restreinte, harmonieuse et sérieuse alliant, efficacité et volonté  politique». Le chef du gouvernement désigné a entamé ses consultations en  s'entretenant, mardi au Palais Dhiafa à Carthage, avec l'ancien ministre  des Affaires étrangères Othman Jarandi, l'ancien ambassadeur Adel Fekih,  l'ancienne députée de l'Assemblée nationale constituante Loubna Jribi et  l'universitaire Jawhar ben Mubarak. 
Trois mois et demi après les élections, il s'agit de la deuxième tentative  pour former un gouvernement. Un premier formé sous la houlette du parti  Ennahdha a été nettement rejeté par les députés le 10 janvier. En cas de  second échec, le pays s'acheminerait vers de nouvelles législatives,  repoussant encore les réformes attendues pour relancer l'économie. M. Fakhfakh a été candidat à la présidentielle en 2019, mais n'avait  convaincu que 0,34% des électeurs au premier tour. 
Le gouvernement sortant, dirigé par le Premier ministre Youssef Chahed, en  place depuis 2016, gère actuellement les affaires courantes. Le candidat initialement désigné par Ennahdha, Habib Jemli, avait échoué à  rassembler suffisamment de partis pour former une coalition gouvernementale  et avait fini par présenter un cabinet associant technocrates, politiques  de second rangs et hauts fonctionnaires.