Burkina: Loi pour recruter des volontaires pour la lutte antiterroriste

Publié par DK NEWS le 22-01-2020, 16h28 | 26

Le Parlement burkinabé a adopté jeudi à  l'unanimité une loi permettant le recrutement de «volontaires pour la  défense» du Burkina Faso, confronté depuis quatre ans à de fréquentes  attaques terroristes.

«La loi portant institution de Volontaires pour la défense de la patrie a  été votée à l'unanimité du Parlement», a déclaré le ministre de la Défense  nationale, Moumina Chériff Sy, qui a assisté à la séance du Parlement en  compagnie de la haute hiérarchie militaire. «Il n'y a eu ni abstention, ni vote contre. L'adoption de cette loi (...)  traduit l'unité de notre peuple pour ce qui concerne la défense de  la  patrie. Cela signifie que la représentation nationale a fait corps avec l'appel du  chef de l'Etat en ce qui concerne la défense de la patrie». Le 7 novembre 2019, le président Roch Marc Christian Kaboré avait annoncé  «le recrutement de volontaires pour la défense dans les zones sous menace»,  après une attaque contre un convoi d'une société minière canadienne, qui  avait fait 38 morts, dans l'est du pays. Selon le document, les volontaires, dont l'âge minimum est de 18 ans,  seront recrutés dans leurs zones de résidence, après approbation des  populations locales, en assemblée générale, et seront placés sous la  tutelle du ministre de la Défense nationale. 
Ils exerceront des missions de surveillance, d'information et de  protection, après une formation militaire initiale de 14 jours, sur le  maniement des armes, de la discipline et des droits humains. Cette formation se poursuivra ensuite sur le terrain dans les secteurs, où  il seront encadrés par les militaires. Sur le terrain, ces volontaires  auront un équipement spécifique: armes légères, moyens de communication et  moyens d'observation. Leur tâche sera de fournir des informations et de défendre le territoire  sur leur lieu de résidence en cas d'attaque en attendant que les forces de  défense et de sécurité s'y déploient, selon M. Sy. 
Le recrutement sera lancé aussitôt que les décrets d'application de la loi  seront adoptés en conseil des ministres, pour un engagement d'un an  renouvelable. Le Burkina Faso, frontalier du Mali et du Niger, est confronté à des  attaques terroristes qui ont fait environ 750 morts et 560.000 déplacés  depuis 2015. Sous-équipées et mal entraînées, les forces de l'ordre burkinabè  n'arrivent pas à enrayer la spirale de violences terroristes. Elles ont toutefois revendiqué une série de succès depuis deux mois,  affirmant avoir tué une centaine terroristes au cours de plusieurs  opérations. Selon l'ONU, les attaques terroristes au Mali, au Niger et au Burkina ont  fait 4.000 morts en 2019. Plus 750 personnes ont été tuées au Burkina lors  de ces attaques qui ont fait 560.000 déplacés depuis 2015.