Haïti Les organisations des droits humains inquiètes face à la recrudescence des enlèvements

Publié par DK NEWS le 22-01-2020, 17h01 | 5

Les organisations de défense des droits humains ont exprimé mardi leur inquiétude face à la recrudescence des enlèvements dans la capitale haïtienne, accusant les autorités d'avoir affaibli la police au profit des bandes armées.
"Aujourd'hui, ce sont des enfants qui se font kidnapper, ce sont des personnes au volant de leur voiture qui se font kidnapper", a alerté Marie Rosy Auguste Ducena du Réseau national de défense des droits humains (RNDDH).
Selon le porte-parole de la police nationale haïtienne (PNH), Michel-Ange Louis-Jeune, une quinzaine d'enlèvements contre rançon ont été recensés depuis le début de l'année 2020 dans l'aire métropolitaine de Port-au-Prince.
"C'est une situation cauchemardesque: quand un parent voit qu'on enlève son enfant et qu'on lui demande une somme d'argent qu'il n'a pas, il ne sait pas quoi faire.
C'est de ça qu'il s'agit aujourd'hui: nous avons des gangs armés qui exigent des sommes faramineuses et des personnes s'endettent pour pouvoir récupérer leur proche", témoigne Mme Auguste. "Malheureusement, il nous a été rapporté plusieurs cas où, même après le versement de la rançon exigée, la personne a quand même été tuée", déplore l'activiste haïtienne.
Vendredi dernier, le corps de Clifford Dubois, un entrepreneur haïtien, a été retrouvé moins de 48 heures après son enlèvement perpétré en plein après-midi, dans son établissement commercial situé au coeur de la capitale.
En réaction à cette situation, le président haïtien Jovenel Moïse a appelé, en urgence, "à la mise en place d'un plan coordonné du CSPN (conseil supérieur de la police nationale), de concert avec les parquets de la République, pour des actions concrètes visant à mettre fin à l'insécurité et au banditisme, dans le respect de la loi. La nation entière, impatiente, attend des résultats". Les organisations de défense des droits humains dénoncent depuis plusieurs années l'implication d'élus dans la circulation illégale d'armes à feu qui favorise ces activités criminelles.