«Il est grand temps de revoir ces accords. Dans le programme économique récemment arrêté par le nouveau gouvernement, il est clairement dit qu’il y a nécessité de revoir ces accords. Il n’y a pas uniquement l’accord d’association avec l’UE mais également l’accord avec la zone de libre échange arabe», a -t-elle déclaré lundi sur les ondes de la Radio nationale.
Pour ce qui est de l’accord d’association avec l'UE, Mme Bahloul a révélé que «le bilan en terme de chiffres de cet accord fait ressortir une perte fiscale de 2 milliards de dollars mais il y' a quand même d’autres pertes dont, des dommages collatéraux qu’ils va falloir recadrer». Selon elle «tout le chapitre relatif à l’investissement n’a pas été pris en charge». Cet accord a été «mal négocié», poursuit cette responsable, tout en estimant qu'il fallait revenir au contexte dans le quel l'accord d'association a été négocié. S'agissant de l’accord avec la Zone arabe de libre échange, la directrice de la CACI dira: «nous avons pris le train en marche et il nous a été demandé de l’appliquer immédiatement, alors que nous n’étions pas préparés» .
Pour Mme Bahloul, cet accord a été aussi «mal négocié» citant dans ce cadre le cas des marchandises égyptiennes et jordaniennes qui ont pénétré le pays au détriment de celles produites localement.
Cette pénétration a obligé l'Algérie a fixé une liste négative pour protéger le produit local, a-t-elle rappelé. Pour la révision de ces accords, elle a estimé qu'il était nécessaire d'impliquer les opérateurs économique à travers la concertation. En revanche, elle noté que pour la Zone de libre échange continentale africaine (Zlecaf), l'Algérie a été impliquée dans le processus de début jusqu'à la fin, ce qui lui a permis d'évaluer les atouts et les faiblesses de l'intégration dans cette zone.
Pour rappel, le Président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a recommandé au gouvernement, lors de dernier Conseil des ministres de faire une «évaluation rigoureuse et objective» des effets des accords commerciaux déjà conclus ou ceux encore en discussion sur l’économie nationale, tout en soulignant que la politique du commerce extérieur doit faire l’objet de mécanismes de concertation sectorielle plus renforcés. Pour sa part, le ministre délégué au Commerce extérieur M. Aïssa Bekkai, a précisé récemment à propos de l’accord d’association avec l’Union européenne, que l’Algérie est en droit d’en extraire les règles. Pour le ministre, dans cet accord, de nombreux points se sont révélés négatifs pour notre économie. C’est pourquoi la révision de certaines dispositions est urgente, d’autant qu’à partir de septembre 2021 de nombreux produits issus de l’espace européen et destinés à l’exportation vers l’Algérie ne seront soumis à aucun tarif douanier.